Air Austral espère se sauver en se retirant des régions françaises

En difficultés financières lourdes, la compagnie réunionnaise se restructure et a annoncé sa décision de supprimer ses liaisons vers la province métropolitaine en novembre. Certaines comme Bordeaux-La Réunion n'étaient ouvertes que depuis un an. Les dessertes de Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Marseille seront également supprimées
Après l'A380, les Boeing d'Air Austral seront revendus

Air Austral paye cash ses mauvaises orientations. Il y a encore peu, la compagnie était florissante. En février 2011, lorsque Gérard Ethève, qui a fondé Réunion Air Service, ancêtre d'Air Austral, en 1975, inaugurait la liaison directe Bordeaux-Saint-Denis-de-la Réunion, cet ancien pilote d'avions-taxis entre la Réunion et ses îles présentait sa société comme un modèle de réussite atypique dans le paysage aérien face aux « géants » du secteur. Mais, ses bases régionales sont un échec. Leur taux de remplissage ne dépasse pas aujourd'hui 50 %. En cause, la crise et la hausse du prix du carburant qui a dissuadé des touristes. Résultat, la compagnie réunionnaise a accusé une perte d'exploitation de 48 millions sur l'exercice 2011-2012, pour un chiffre d'affaires d'environ 415 millions d'euros. Fin mars, elle affichait une dette de 161 millions d'euros.


Déficit et crise de direction
 

A cela, s'est ajoutée une crise de leadership. En avril dernier, à 82 ans, Gérard Ethève en a tiré les conclusions et a démissionné. Son successeur, Marie-Joseph Malé, ancien cadre dirigeant d'Air France, a tranché mercredi lors de la présentation des mesures de restructuration. Les dessertes de Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Marseille seront supprimées en novembre. Air Austral redéploie ses forces sur ses activités bénéficiaires, Paris et l'océan indien. Sur Roissy Charles de Gaulle, la desserte passera à 12 fréquences par semaine contre 7 actuellement. Il y aura désormais 41 vols hebdomadaires sur Maurice au lieu de 36 actuellement. Terminés aussi les vols vers l'Océanie, en l'occurrence, Sydney et Nouméa.


Plus d'A380, vente des Boeing 777 et 53 postes en moins


Visiblement, Air Austral a voulu grandir trop vite. Le rêve de faire voler des A380 de 1 000 places entre Paris et La Réunion s'est envolé... A l'inverse, la flotte va être réajustée de 11 à 9 appareils. Deux Boeing 777 flambant neufs de la compagnie vont être vendus. Enfin, la compagnie va supprimer 53 postes en CDD, d'hôtesses et de stewards, sur un effectif total de 1 030 salariés. « Il n'y a pas de licenciement, mais la non-reconduction de contrats en CDD », a tenu à préciser le président du conseil de surveillance, Didier Robert, président du conseil régional de la Réunion et premier actionnaire de la compagnie. La nouvelle direction mise sur un chiffre d'affaires de 372 millions d'euros et une perte de 26,7 millions pour 2012-2013. L'objectif est clair : revenir à l'équilibre et à des bénéfices pour l'exercice 2013-2014. Avec ce plan de redressement, Marie-Joseph Malé espère surtout convaincre de nouveaux actionnaires. Aujourd'hui, le capital est détenu par la Région (50% des parts), la Sematra (46,57%), le conseil général (30%) et des investisseurs privés (20%). Sans chevalier blanc, l'atterrissage pourrait être rude.

 

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Commentaire 1
à écrit le 06/12/2012 à 15:16
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Voici une preuve de plus pour l'inutilité de construire NDL, si une destination aussi importante n'est pas capable de remplir un avion.

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