Crise de la pomme dans le Limousin

Par Nicolas César. Correspondant en Aquitaine. Objectif Aquitaine  |   |  331  mots
Plus de pomme AOP en 2012
En une nuit, avec un très fort gel, la quasi-totalité de la récolte de pommes du Limousin a été perdue. Ce sont les seules pomme AOP (Appellation d'origine protégée) françaises. Sans aides importantes, la filière qui emploie 4 000 personnes sur 3 départements aura du mal à résister

« Personne n'a jamais connu ça ici ! Je n'ai pas plus d'une pomme tous les 50 mètres », lâche, dépité, Jean-Michel Cellerier, président de la section fruits à la chambre d'agriculture de Dordogne. Cette année, la récolte de l'AOP Pomme du Limousin sera catastrophique avec 90% de pertes, en raison d'un fort gel dans la nuit du 17 avril dernier. Les trois départements producteurs, la Dordogne, la Corrèze et la Haute-Vienne ont été touchés.


4 000 emplois à préserver


Aujourd'hui, la filière qui représente 4 000 emplois directs et indirects, tire la sonnette d'alarme. Dans un premier temps, ce sont les saisonniers qui vont en faire les frais. « On ne va pas pouvoir renouveler les contrats de nos soixante-cinq saisonniers », commente Patrick Michon, directeur d'un groupement de vingt-trois producteurs, Sica Meylim, à Sarlande dans le Périgord. Mais, cela ne suffira pas. « La plupart des exploitations ne peuvent pas supporter seules cette crise », lance Jean-Michel Cellerier. Car, « nous n'aurons pas de revenus, mais nos charges vont rester importantes. Il faut tailler les vergers, les traiter à nouveau pour la prochaine récolte », peste ce producteur. Problème, les agriculteurs ne percevront le solde de leur production 2013 qu'en septembre 2014... Et, « il ne sera pas aisé de récupérer en 2013 les marchés perdus cette année », s'inquiète Jean-Pierre Raynaud, le président de la Chambre d'agriculture de Dordogne.


Une reconnaissance de calamité agricole


Une reconnaissance de calamité agricole a été demandée pour l'ensemble de l'AOP pommes du Limousin. « Le fond de calamité ne couvrira que 35% de nos pertes. Il faut que les collectivités locales nous aider jusqu'à 80%. Elles peuvent le faire », plaide Patrick Michon. Réponse dans les prochaines semaines. « Les élus de gauche et de droite sont venus nous voir. Ça va bouger, surtout que le département le plus touché, c'est la Corrèze, celui du président de la République et que nous sommes en pleine campagne pour les législatives... », conclut, optimiste, Jean-Michel Cellerier.