Le dernier béret français est sauvé

En redressement judiciaire depuis janvier, Béatex, le dernier fabricant français de bérets basques, avait démarré son activité en 1840. Il a enfin un repreneur avec le toulousain Cargo-Promodis, spécialisé dans l'équipement des armées. La meilleure des 4 offres pour les salariés, dont 30 sur 44 sont repris
Le vrai logo du vrai béret. DR

« C'est un soulagement car socialement c'était la meilleure proposition avec la reprise de 30 salariés sur 44 », se réjouit Jean-René Riard, délégué du personnel de Béatex. Pour les 14 autres employés, des propositions de reclassement vont leur être proposées. C'est donc un Toulousain, le groupe Cargo-Promodis, qui vient sauver la dernière fabrique française de bérets basques. Client de Béatex, spécialisé dans les équipements pour l'armée française, la gendarmerie et les pompiers, ce groupe, qui connaît le secteur, arrive avec des ambitions et des moyens. Il s'est engagé à injecter immédiatement 500 000 euros dans la société, puis 750 000 euros à partir de 2014. Deux autres repreneurs étaient sur les rangs. D'une part, la holding Gouaix, dont le siège est à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine. Et, d'autre part, deux entreprises des Pyrénées-Atlantiques, Blancq-Olibet à Baudreix et la Manufacture pyrénéenne à Jurançon, spécialisée dans la fabrication de tissus.


En 2000, 400 salariés travaillaient dans l'usine


Béatex, basé à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques, a connu une histoire mouvementée. En mai 2008, lorsque Pierre Lemoine, ancien directeur d'une entreprise métallurgique du département, rachète Béatex, la société qui venait de déposer le bilan, ne comptait plus que 24 salariés : entre 1995 et 2000, 400 salariés travaillaient dans cette usine, fondée en 1840 par Lucien Laulhère, pour fabriquer des calots et des nappes. Pourtant, dès les années 60, cette PME familiale s'était diversifiée en se lançant justement dans la fabrication de bérets militaires. Sauf qu'à l'époque, il y avait encore des conscrits.


La suppression du service national a été le coup fatal


La réforme du service national en 1997 a changé la donne. En mars 2011, homologuée par l'Organisation du traité de l'Atlantique-Nord (Otan) pour coiffer ses armées, la société avait repris espoir. Mais, cela n'a pas suffi. La concurrence des pays à bas coût est rude. Ceci étant, depuis quelques années, le béret basque est revenu à la mode. Béatex en a fait son c?ur de métier et fournit des enseignes de haute couture ou de confection comme Agnès b., Kenzo ou Sonia Rykiel. De quoi faire sourire les bergers basques, du haut de leurs montagnes. En ce qui concerne, l'ancien PDG, Pierre Lemoine, la justice a encore des procédures en cours. En janvier, le parquet de Pau avait ouvert deux enquêtes préliminaires à son encontre. Une pour abus de biens sociaux concernant la vente de 50 machines tricoteuses à une société britannique avant la procédure de redressement judiciaire. Le tribunal devrait se prononcer le 11 juin prochain. Et une autre pour abus de confiance quant au non-paiement de la part patronale de la mutuelle Ociane.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.