Asobo, le studio de jeux vidéo français qui a séduit Microsoft

Par Nicolas César, à Bordeaux, Objectif Aquitaine  |   |  421  mots
Plus de 120 personnes ont travaillé chez Asobo sur le projet « Kinect Héro », une aventure Disney-Pixar pour Microsoft sortie en mars 2012. Ravi du résultat, le géant de Redmond vient à nouveau de leur confier le développement d'un autre jeu. © Asobo
Premier développeur indépendant de jeux vidéo en France, cette PME bordelaise travaille pour les plus grands du milieu: Walt Disney, Microsoft, etc. Les raisons d'un succès qui perdure dans un milieu économique «impitoyable» et souvent versatile.

A la fin des années 90, à Bordeaux, Kalisto, « l'empire » de Nicolas Gaume, était l'un des meilleurs développeurs de jeux vidéo au monde. La société, cotée en bourse, employait près de 300 salariés, et se voyait conquérir la planète. Mais l'éclatement de la bulle Internet au printemps 2000 avait provoqué la chute précipitée d'une entreprise qui avait grandi trop vite.
Pour autant, ses talents n'ont pas disparu. Bon nombre d'entre eux sont restés sur les bords de Garonne. Parmi eux, Sebastian Wloch et David Dedeine, qui ont décidé à 28 ans de fonder en 2002 leur propre studio, Asobo, et de poursuivre avec dix de leurs collègues le développement d'un jeu, SuperFarm » pour la console Playstation 2 (PS2), commencé chez Kalisto...

Le jeu « Ratatouille » s'est vendu à 2,5 millions d'exemplaires

« Depuis, notre carnet de commandes n'a jamais désempli », souligne Sebastian Wloch. D'autant que leur notoriété a vite grandi. En 2007, ils ont produit pour Walt Disney le jeu « Ratatouille », vendu à 2,5 millions d'exemplaires dans le monde, puis, en 2010, le blockbuster de Disney-Pixar « Toy Story 3 » pour les PSP & PS2. En 2011, c'est le « graal » : le studio développe « Kinect Héro », une aventure Disney-Pixar pour Microsoft sortie en mars 2012.
Plus de 120 personnes ont travaillé sur ce projet chez Asobo. Microsoft est ravi du résultat et vient à nouveau de leur signer un juteux contrat, dont le montant est tenu secret, pour un autre jeu. « Nous avons fait la différence, car nous sommes efficaces, réactifs et surtout fiables. Quand nous avons créé Asobo, nous avions déjà pour la plupart 10 ans d'expérience dans le métier, ce qui est rare dans le milieu, explique Sebastian Wloch. Ce qui permet à nos équipes d'être capables d'innover sous la pression du timing mieux que les autres ». Un vrai plus pour ce « petit » studio indépendant bordelais reconnu dans le monde entier.

Secteur en bouleversement

En 2012, l'entreprise, qui emploie actuellement 80 personnes, a réalisé 7 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis 2006, Asobo a vu son chiffre d'affaires croître chaque année d'un million d'euros. Fort de cette croissance à deux chiffres, Sebastian Wloch continue de recruter (au moins 5 nouveaux collaborateurs cette année), bien que le secteur soit en plein bouleversement. Après les smartphones, les jeux vidéo s'installent de plus en plus sur les écrans des tablettes. La console de salon va-t-elle disparaître à terme ? « Je ne crois pas, mais quoi qu'il arrive, on s'adaptera comme toujours », répond avec sérénité le co-dirigeant d'Asobo.