Stantum se lance à l'assaut du marché des écrans multitouch dédiés à l'e-éducation

L'entreprise bordelaise, pionnière de cette technologie dans le monde, vient de remporter un appel d'offres du ministère de l'Education nationale pour des tablettes « plus interactives ». Dans les prochaines années, les tablettes et les jeux vont envahir les classes, afin d'enseigner aux nouvelles générations de manière plus ludique... et peut-être plus efficace.
Stantum a mis au point une technologie « multi-touch résistif » qui permet un contrôle avec les doigts, mais aussi un stylet, voire les ongles. © Stantum

Ce n'est pas Apple qui a inventé en premier l'écran multitouch, mais trois Bordelais dans leur garage ! Dès 2005, deux ans avant la sortie de l'iPhone, Guillaume Largillier, Pascal Joguet et Julien Olivier, autodidactes en informatique, ont commercialisé la première tablette à écran tactile multipoint pour les musiciens. « Nous trouvions que le système clavier/souris était inadapté. Il nous manquait une véritable interface », explique Guillaume Largillier, directeur exécutif de Stantum.
Baptisée, Lemur, sous la marque Jazzmutant, le produit a même séduit des stars telles que Björk, Daft Punk... « Nous avons tout fait : le hardware, le software, le design industriel... », précise-t-il. Mais, ce marché de niche était trop étroit. Lemur s'est vendu à seulement 2 500 exemplaires.

Des tablettes « plus créatives »

« Quand l'iPhone est sorti, nous avons compris que le multitouch allait tout révolutionner et, fort de nos brevets, nous avons proposé notre technologie aux fabricants et assembleurs à l'étranger (ST Microelectronics, Sitronics à Taïwan, etc.), afin de l'intégrer dans leurs produits ou ceux de leurs clients », raconte Guillaume Largillier. Car, Stantum était à l'époque quasiment la seule entreprise au monde à être capable de faire du « multi-touch résistif », c'est-à-dire une technologie autorisant un contrôle avec les doigts, mais aussi un stylet, voire les ongles. Au total, la start-up bordelaise a déposé une vingtaine de brevets et a désormais des bureaux à Tokyo et à Barclay, en Californie.

Une vraie plus value éducative

Après s'être essayée sur le marché des téléphones mobiles, la société (30 salariés, 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires) se diversifie désormais sur l'e-éducation et veut être leader en France (au moins) avec une tablette dédiée. Elle vient de remporter un appel d'offres du ministère de l'Education nationale à 1 million d'euros. « Il y a une frustration dans l'éducation, car on ne peut pas utiliser les dix doigts de la main avec l'iPad. Et, le problème est que l'élève est passif. Cette tablette ne permet pas de dessiner des cartes, de résoudre des équations à main levée », observe Guillaume Largillier.
A ses yeux, le potentiel est énorme, dans la mesure où, pour l'heure, l'iPad n'est pas orienté vers la création de contenus. « Notre tablette apportera une vraie plus value éducative », avance-t-il. La tablette Stantum sera expérimentée à partir de septembre dans l'académie de Bordeaux. « Cette année, notre chiffre d'affaires devrait atteindre 4 à 5 millions d'euros. On récolte enfin les fruits de la recherche de ces dernières années », souligne Guillaume Larguilier.
 

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Commentaire 1
à écrit le 24/05/2013 à 9:53
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?et ils bossaient dur les 'tits gars. Je me souviens d'une soirée bordelaise où l'un d'entre-eux était arrivé tard, épuisé de sa journée. Rincé, il avait commencé par dormir sur le canapé malgré les watts diffusés ce soir-là pour inciter à danser. Da...

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