Rennes veut innover dans le marketing territorial avec la Novosphère

Par Pascale Paoli-Lebailly. Correspondante à Rennes  |   |  741  mots
Artefacto est un projet soutenu dans le cadre de Novosphère / DR
Depuis mars dernier, Rennes Métropole peaufine son image de terre d'innovation. Via Rennes, la Novosphère, un réseau social unique dédié aux projets innovants, l'agglomération veut faire émerger les talents créatifs et les initiatives développées sur son territoire. 13 premiers projets sont soutenus : des meubles en 3D, aux maisons modulaires en bois en passant par la biopsie virtuelle. D'ici à un an, le réseau devrait compter 50 projets.

«Nous souhaitons valoriser les talents et l'excellence rennais».C'est ainsi que le maire de Rennes, Daniel Delaveau résume la raison d'être de Rennes, la Novosphère. Lancé le 21 mars dernier, ce tout nouveau réseau social dédié à l'innovation est destiné à mettre en avant les entreprises créatives du territoire rennais. Le site www.rennes-novosphere.com est ainsi devenu la principale vitrine de promotion de 13 premiers projets innovants, tous secteurs confondus. Le comité de sélection est constitué d'une trentaine de partenaires, rassemblant les grands acteurs économiques, universitaires et médiatiques.

Inciter les jeunes diplômés à rester

« Rennes est le troisième territoire français la plus attractif après ceux de Toulouse et Montpellier. Depuis les années 2006-2007, les villes, les régions, les départements se dotent de marques de territoires. Mais partir sur une démarche s'inspirant de marques très réussies comme Only Lyon ou I Amsterdam, n'a plus rien de différenciant » assure Vincent Aubrée, directeur de la communication de Rennes Métropole.
En se posant la question de l'attractivité de son territoire, de ses atouts et ses faiblesses, Rennes a donc décidé de miser sur sa tradition d'innovation, son urbanité. Menée avec l'agence nantaise LM Y&R, cette démarche assez pointue de valorisation, via un réseau social, des initiatives économiques, académiques ou culturelles les plus créatives, entend construire une autre image du territoire rennais : celle d'une terre accueillante pour les 25-35 ans porteurs de projets et désireux de rester dans la capitale bretonne après leurs études.

Pas de subvention, mais une aide à la communication

Pour cela la Novosphère balaie un large spectre de secteurs d'activités. Les 13 projets retenus vont du bâtiment (les constructions bon marché en bois Blockwood) aux transports (le vélo pliant d' Isocycle), en passant par la médecine ( la biopsie virtuelle de Diafir), le mécénat, le design ou les nouvelles technologies. La société Diwel commercialise ainsi des systèmes de transmissions son et vidéo sans fil auprès des professionnels du spectacle vivant et de l'événementiel. En mai dernier, Rennes, la Novosphère a aussi valorisé les travaux d'étudiants des Beaux-Arts au dernier salon international Wanted Design, à New York. Via la technologie de la réalité augmentée, la société Artefacto permet à ces jeunes artistes de présenter virtuellement leurs oeuvres.« Les différents réseaux auxquels appartiennent les partenaires de la Novosphère vont permettrent de créer des transversalités pour faire émerger des projets, ajoute Vincent Aubrée. Chaque initiative retenue reçoit une labellisation Novosphère, car elle répond à divers critères : croisement des disciplines, dimension collaborative, utilité sociale sur le territoire ou approche internationale. Notre accompagnement ne se traduit pas par une subvention car il y a suffisamment de dispositifs existants, mais par une aide à la promotion, à la communication. Les projets labellisés n'ont généralement ni expertise ni de temps à consacrer à ces domaines.»

La Novosphère, c'est plus qu'une marque, c'est un réseau

Les projets bénéficient ainsi d'une présence sur le site web de la Novosphère (descriptif, interview vidéo...), du dispositif digital de marketing viral (envoi de vidéos sur YouTube...) mis au point par LM Y&R, d'un soutien rédactionnel (plaquettes de promotion), d'une aide logistique à la construction d'un stand sur un salon voire d'une visibilité dans la presse. Au deuxième semestre, l'agglomération de Rennes a également prévu d'installer la notoriété de sa Novosphère par un plan media national et local. En 2013, elle communiquera plus spécifiquement autour des projets.

Pour appuyer cette démarche territoriale, les élus rennais ont voté une enveloppe supplémentaire de 400 000 euros, qui s'ajoute au budget communication de Rennes Métropole. Pour autant, l'aide aux projets est limitée dans le temps : elle suit généralement le business plan développé par les structures qui les portent. La communication autour du projet de biopsie virtuelle aura par exemple son point d'orgue fin 2012-début 2013. Désireuse de s'assurer un rayonnement à l'extérieur, Rennes Agglomération veut parvenir à ce que, d'ici à un an, sa Novosphère accueille une cinquantaine de projets tout en « événementialisant » sa stratégie. Vincent Aubrée est en tout cas bien décidé à ce que Rennes, la Novosphère devienne plus qu'une marque.