Aéroport Nantes Atlantique : un réaménagement a minima qui a du mal à convaincre

Allongement de la piste de 400 mètres, vols de nuit réglementés, compensations financières pour les riverains… le gouvernement a présenté 31 mesures pour réaménager l’aéroport de Nantes Atlantique. Sans convaincre. Un appel d’offres vient d’être lancé pour désigner le futur concessionnaire chargé des travaux.
Le montant global des travaux sur la plateforme aéroportuaire pourrait être de l’ordre de 400 à 900 millions d’euros.
Le montant global des travaux sur la plateforme aéroportuaire pourrait être de l’ordre de 400 à 900 millions d’euros. (Crédits : Vinci)

« Ma solution la plus satisfaisante ?...Vous la connaissez », réagissait Johanna Rolland, maire de Nantes, et présidente de la métropole à l'issue de la venue, le 28 octobre dernier à Nantes, de Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, chargé des transports, qui a présenté les 31 mesures prises par le gouvernement pour réaménager l'aéroport Nantes Atlantique suite à l'annonce de l'abandon du projet de transfert à Notre-Dames-des-Landes, le 17 janvier dernier. Des propositions qualifiées de sobres, réalistes, ou a minima, « loin de répondre aux enjeux du territoire », affirme Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire, pour qui « le compte n'y est pas ».

Lire aussi : Abandon de Notre-Dame-des-Landes : le plus dur commence

Contraintes multiples

« Ce qui m'importe, aujourd'hui, c'est la transparence et la protection des riverains et des habitants survolés », ajoute la maire de Nantes s'accordant malgré tout avec les ambitions du gouvernement dont la première mesure est la mise en œuvre d'un couvre-feu interdisant les vols de nuit entre minuit et 6 heures du matin et dès 22 heures pour les avions les plus bruyants, à partir de 2021.

Confronté au redimensionnement d'un site contraint géographiquement par la présence du lac de Grand-Lieu, classé Natura 2000, soumis à une forte dynamique démographique qui laisse entrevoir un trafic de 11,4 millions de passagers à l'horizon 2040 (contre 7,2 millions aujourd'hui), le gouvernement a opté pour l'allongement de la piste actuelle de 400 mètres au sud. Celle-ci permettra de décaler le seuil d'atterrissage et d'augmenter l'altitude de survol de Nantes et donc de limiter les nuisances... Ces travaux nécessiteront une interruption d'activité complète estimée par le secrétaire d'État à trois ou quatre semaines.

« Ce projet va droit dans le mur. Il est pourtant possible de faire autrement, à l'exemple d'autres pays européens qui commencent à rompre avec le modèle tout-avion », affirme l'écologiste Julie Laernoes, coprésidente du groupe Écologiste et citoyen à Nantes Métropole et candidate à la mairie.

Des mesures de compensation exceptionnelles seront mises en place dans le cadre du périmètre du plan de gêne sonore. L'aide à l'insonorisation des logements individuels des riverains sera porté de 80% à 90 % et jusqu'à 100 % sous condition de ressources. Des mesures de délaissement permettront également aux propriétaires de logement exposés au bruit de solliciter l'État pour racheter leur bien. « Pour quel budget ? aucun chiffre n'est avancé », déplore Christelle Morançais.

Un nouveau concessionnaire ?

L'aménagement de l'ensemble de la plateforme aéroportuaire nécessitera de libérer 65 hectares, dont 35 hectares seront acquis et 30 valorisables. Selon les options retenues, l'investissement global pourrait s'élever entre 470 et 900 millions d'euros, dont 50 millions pour l'allongement de la piste, 300 millions pour la rénovation de l'aérogare et une centaine de millions pour son extension.

Ce projet, qui ne devrait pas faire appel aux subventions publiques, sera financé dans le cadre d'un contrat de concession, détenu jusqu'en 2021 par le groupe Vinci. Un nouvel appel d'offres vient d'être lancé par le gouvernement. Les candidats ont jusqu'au 7 janvier prochain pour déposer leur dossier. La société retenue sera alors chargée de concevoir, financer et réaliser ce réaménagement. La valeur totale de la concession est chiffrée entre 4,5 et 7 milliards d'euros hors TVA. « Une estimation du chiffre d'affaires en euros constants 2018, hors taxes, du concessionnaire, avec des hypothèses de durée de la concession comprises entre trente ans et quarante ans », précise l'appel d'offres. Selon le calendrier de l'État, les travaux d'aménagement devraient être terminés en 2025.

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Commentaires 15
à écrit le 12/11/2019 à 20:18
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@la tribune: pourquoi avoir agrafé cet article à la région Bretagne... et pas aux Pays de la Loire ? Que l'aéroport de Nantes intéresse nos amis Bretons c'est un fait (les Bretons sont plus de 2,5M chaque année à s'envoler depuis Nantes), mais c'est ...

à écrit le 12/11/2019 à 14:07
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De toutes façons il n'y a pas de solution satisfaisante avec maintien de l'actuel aéroport.

le 13/11/2019 à 11:12
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Un "bon" aéroport est un aéroport proche de chez soit, parce que plus vous mettez de temps pour vous y rendre, moins il est intéressant. Sauf pour les usagers des Low cost qui ne sont pas pressé. Et ceux qui ne veulent pas d'aéroport du tout, NDDL ...

le 13/11/2019 à 14:36
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@olivierangers : désolé mais je ne comprends toujours pas cette phrase : "Les Nantais viennent de torpiller et fermer définitivement cet accès par trains et claquent ainsi la porte au nez de leurs voisins"... De quoi parlez-vous exactement ? Pouvez-v...

à écrit le 12/11/2019 à 13:46
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Les Nantais ont voulu un aéroport pour les Nantais, eh bien ils l'ont ! Leur refus d'un raccordement au réseau ferré existant, ils tournent ainsi le dos à la Région et aux départements voisins de la Vendée et la Maine et Loire, 1,6 millions d'habita...

le 12/11/2019 à 16:04
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J'avoue ne pas comprendre votre message. Les Nantais et les habitants du 44 n'ont pas refusé NDDL, ils l'ont même approuvé par référendum. Alors que la majorité des habitants du département ont approuvé sa construction, qu'il n'y avait plus de recour...

le 12/11/2019 à 20:02
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@olivierangers : je crois voir beaucoup de frustration dans votre commentaire, serait-ce un brin de jalousie mal placée peut-être ? Les Nantais (et au sens large les habitants de Loire-Atlantique), ont été majoritaires à vouloir NDDL, qui avait été p...

le 13/11/2019 à 10:39
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@Bertlondon " L'Etat cherche à réduire au maximum la facture de la modernisation de NA pour ne pas plomber la comparaison avec NDDL" Avec l'indemnité d'abandon du projet due à Vinci, de toutes façon la solutions "Nantes Atlantique " (qui n'en est pa...

le 13/11/2019 à 14:19
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@bruno_bd: oui 100% d'accord. La rénovation de NA + indemnisation (directe ou indirecte) de Vinci + fonds de compensation pour les riverains et déplacement prévu des écoles de St Aignan et collège de Bouguenais vont, au final, coûter beaucoup plus ch...

le 13/11/2019 à 20:27
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@Bertlondon : et ce d'autant plus que les collectivités territoriales, désavouées par l'exécutif national, n'investiront évidemment rien dans les travaux rendus nécessaires par le maintien de Nantes Atlantique comme la reconstruction des écoles et du...

le 13/11/2019 à 22:08
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@bruno_bd: En effet, cette décision d'abandon du transfert a été dictée par des considérations politiques / électoralistes mais aussi par la peur de mettre le bocage de NDDL à feu et à sang... Ce bocage qui n'a rien d'exceptionnel, même si on a fait ...

le 13/11/2019 à 22:33
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@bruno_bd : en ce qui concerne l'avenir de l'aérien à Nantes, qui s'inscrit aujourd'hui à Nantes-Atlantique (qu'on le veuille ou non), j'aimerais que les collectivités territoriales s'engagent clairement. Vous écrivez qu'ayant été désavouées par l'ex...

le 14/11/2019 à 6:59
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@Bertlondon : je pense que les collectivités territoriales doivent au contraire jouer le coup d'après et ne pas mettre un kopeck dans les travaux péri-Nantes Atlantique comme le transfert des écoles, ou encore le rachat des logements concernés par l...

le 19/11/2019 à 0:42
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@bruno_bd: oui, sauf que le coup d'après (à savoir un éventuel transfert) ne se fera jamais à horizon 5 ans ou même 10 ans. C'est une éventualité qu'on ne peut pas totalement écarter mais qui est inenvisageable à court ou moyen terme. Ne pas oublier ...

à écrit le 12/11/2019 à 13:33
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J'ai vu une fois la maire de Nantes à la TV où elle défendait la construction d'un deuxième stade de foot à coté du stade actuel, en dépit des oppositions.. Cela m'a laissé sans voix...

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