Bénéteau Racing Division construit les Figaro 3 au gramme près

Spécificité de la Solitaire Urgo Le Figaro, qui vient de s'élancer de Pornichet, tous les concurrents naviguent sur le même navire. Un Figaro 3 spécialement conçu par le cabinet d'architecture naval Van Peteghem Lauriot-Prévost (VPLP) et le chantier Bénéteau Racing Division à Nantes. Un défi où chaque gramme compte.
(Crédits : Bénéteau)

C'est la première sortie officielle du tout nouveau Figaro 3, ce monocoque, monotype de 9,75 mètres voulu en 2015 par les « Figaristes » (concurrents et propriétaires) pour succéder au Figaro 2 lancé en 2003. Après une étape de présentation à Nantes, 47 navires se sont alignés sur la ligne de départ, le 1er juin à Pornichet pour la première étape de la cinquantième édition de la Solitaire Urgo Le Figaro. Des bateaux construits à Nantes par le chantier Bénéteau Racing Division.

« Depuis la mise au point du prototype en 2017, on en a sorti 72. Un tous les quatre jours », explique Marc Vallier, chef de projet du Figaro 3.

Un procédé de fabrication exigeant et très contrôlé

Plus que le rythme, la difficulté réside dans la répétitivité des gestes pour assembler méthodiquement les 577 pièces de tissus de verre qui composent le bateau.

La vingtaine de spécialistes du chantier, dont certains formés sur le tas, sont devenus des experts du procédé de fabrication par infusion, qui consiste à imprégner les couches de tissus de verre (jusqu'à 65) avec de la résine polyester, en garantissant une répartition homogène par vide d'air. Car, au-delà des caractéristiques de ce bateau de course et son prix (150.000 euros), le cahier des charges impose, pour l'égalité des chances, que tous les exemplaires pèsent 2.920 kilos. Avec une tolérance de poids de 18 kilos, affinée par des gueuses posées en fin de construction.

« À cinq kilos près, on estime qu'on a un navire identique », indique Marc Vallier. Pour ces unités où l'on a supprimé les ballasts au profit de foils (36,5 kilos avec une tolérance de 420 grammes) pour gagner en vitesse, les dimensions sont aussi draconiennes. On admet trois dixièmes de différence d'épaisseur et 10 mm en largeur. Contrôlés par scanner, deux navires ont été refoulés.

« Notre principale problématique, c'est le maintien d'une température de 21°C et d'une hygrométrie de 50% dans la zone d'infusion », admet Marc Vallier.

100 bateaux seront produits d'ici à 2020

A priori, les performances du Figaro 3 devraient être 20% supérieures à celles du Figaro 2. D'ici à la fin novembre, le chantier devrait avoir produit 100 bateaux, dont quatre ont été vendus à l'export à des « propriétaires indépendants » pour participer à des régates, comme la mythique Fastnet Race entre Cowes et Plymouth.

« Comme une Formule 1, un particulier peut l'acheter, mais je ne mettrais pas un Figaro 3 entre toutes les mains », prévient Marc Vallier.

Le site du constructeur le propose à 210.000 euros prix public. Pour les amateurs de sensations fortes...

En chiffres :

  • Budget R&D de Bénéteau : 3 millions d'euros
  • Chiffre d'affaires : 15 millions d'euros
  • Durée de fabrication du Figaro 3 : 20 jours
  • Longueur : 9,75 mètres
  • Largeur : 3,40 mètres.
  • Poids : 2.920 kilos

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Commentaire 1
à écrit le 16/06/2019 à 18:20
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Un joli joujou, mais mal construit : réglages de voiles difficiles et surtout fuites d'eau au niveau des FOILS Le compte rendu des figuristes est sans concession comme celui de LE CLEAC'H. Dommage our la réputation du chantier. Copie à revoir.

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