Cap Océan, la vitrine brestoise du Campus mondial de la mer

Avec l’inauguration de son bâtiment totem sur le site du Technopôle Brest-Iroise, le Campus mondial de la mer prend définitivement corps. Conçu comme un espace d’animation, de services et de valorisation des projets, Cap Océan jouera un rôle de "réseau des réseaux" pour rapprocher les acteurs scientifiques et ceux du développement économique lié à la croissance bleue. Fin 2019, un volet grand public, pendant technologique et technique du parc marin Océanopolis, ouvrira sur le site des Capucins.
Vue aérienne du Campus mondial de la mer, sur le site du Technopôle Brest-Iroise.
Vue aérienne du Campus mondial de la mer, sur le site du Technopôle Brest-Iroise. (Crédits : Panoramic Bretagne)

Avec Cap Océan, le Campus mondial de la mer, de la recherche et de l'innovation maritime a définitivement levé l'ancre. Construit sur le site du Technopôle Brest-Iroise qui porte le projet et anime aussi la French Tech Brest Tech+, ce bâtiment totem a été inauguré mi-avril. Concrètement, il donne ainsi corps à ce réseau qui réunit des universités et écoles d'ingénieurs (UBO, IMT Atlantique, ENSTA..), des entreprises (Sabella, Naval Group, Thalès, CLS Brest...), des établissements de recherche nationaux, comme l'Ifremer qui installera son siège à Brest en 2019, et des collectivités territoriales.

Alors que la Bretagne s'affiche comme la première région pour la pêche, pour les sciences et technologies de la mer, et pour les biotechs marines, le Campus mondial de la mer, dont la première assemblée générale remonte au 22 mars dernier, a été créé dans l'optique de mieux valoriser les ressources bretonnes dans ces domaines. Point de ralliement d'une communauté scientifique, entrepreneuriale et industrielle, le campus rassemble 28.000 emplois en Finistère (700 chercheurs).

« Il a pour ambition de conforter la pointe de la Bretagne en tant que place mondiale de la croissance bleue, de l'étude et de la valorisation des océans et des mers. Au même titre que des villes comme Southampton, Tokyo ou San Diego », fait valoir Michel Gourtay, vice-président chargé de l'économie à Brest Métropole et président du Technopôle Brest-Iroise.

Pour aider à fédérer les acteurs scientifiques et économiques de cette communauté, le bâtiment totem Cap Océan jouera un rôle de "réseau des réseaux". Conçu comme un espace d'animation, de services et de valorisation des projets, il a aussi pour objet de développer la notoriété du Campus mondial de la mer au plan national et international. D'un budget de 3,7 millions d'euros, Cap Océan a été financé à hauteur de 1,3 million d'euros par la région Bretagne, 1 million par Brest métropole, 500.000 euros par l'État et 330.000 euros par le département du Finistère.

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François Cuillandre, président de Brest Métropole

[François Cuillandre, président de Brest Métropole, lors de l'inauguration de Cap Océan, en avril 2018. Photo : Damien Goret]

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Cap Océan

[Dans les bureaux du bâtiment totem de Cap Océan. Photo : Damien Goret]

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Un projet de territoire dont Brest est l'épicentre

« Cap Océan abrite des structures dédiées à l'innovation comme le pôle Mer Bretagne Atlantique (314 projets collaboratifs labellisés depuis 2005) et le Technopôle Brest-Iroise, dont une équipe dédiée assure l'animation », explique Michel Gourtay.

Et d'ajouter :

« L'institut de R&D France Energies Marines y a également trouvé sa place. L'ambition du Campus mondial de la mer a été impulsée par le Pacte d'avenir pour la Bretagne signé en décembre 2013, puis inscrite dans notre projet métropolitain et structurée dans le pacte d'innovation de Brest Métropole signé avec l'État en janvier 2017. C'est un vrai projet de territoire ayant Brest pour centre névralgique, mais qui s'étend de Roscoff (station biologique) à Lorient. »

Via l'équipe de Cap Océan, le campus propose une offre de services répondant à cinq missions. Outre l'observation et la veille, il s'agit aussi de contribuer à la création de synergies et à l'émergence de projets, de favoriser l'accueil des chercheurs, des actifs et des porteurs de projets, de permettre de partager les savoirs sur les sciences et technologies de la mer, et enfin de promouvoir et de faire rayonner la communauté.

Plusieurs actions ont ainsi déjà été engagées. Un observatoire des sciences et technologies de la mer, fondé sur une cartographie de la communauté Campus mondial de la mer et des éléments factuels pour mieux se situer à l'échelle nationale et internationale est en développement, de même que la mise en place d'une plate-forme collaborative recherche-entreprise dont le bureau se trouvera au pôle numérique Brest-Iroise.

« Nous développons aussi une plate-forme d'usage partagé des infrastructures et des projets de recherche. En octobre prochain, Brest accueillera la 11e édition de la Sea Tech Week, la semaine internationale des sciences et technologies de la mer, puis en novembre les Assises nationales de l'économie de la mer », ajoute Michel Gourtay.

Double volet grand public aux Capucins et à Océanopolis

Au-delà du partage des savoirs et des synergies mises en oeuvre par les acteurs de l'économie bleue, et de l'accueil d'événements phares, le Campus mondial de la mer disposera aussi d'une vitrine grand public (budget 9 millions d'euros), destinée à renforcer l'offre culturelle du territoire à destination des habitants et des touristes.

Projet phare du Pacte métropolitain d'innovation, un Pôle des excellences maritimes ouvrira ainsi en décembre 2019 sur le site des Ateliers des Capucins à Brest. Pendant technique et technologique d'Océanopolis, le parc marin dédié au monde du vivant, cet espace muséographique de 1.400 m² donnera à voir et à comprendre les avancées qui ont jalonné l'histoire de la recherche et de l'innovation maritime (ressources, navire du futur...). Il sera tourné vers l'innovation et le numérique, et proposera notamment des outils de médiation reposant sur des dispositifs interactifs et immersifs (réalité augmentée). Cet espace de culture scientifique aura pour porte d'entrée une dimension historique liée au passé naval de Brest et des Ateliers, puisqu'il accueillera le canot de l'Empereur, mis à disposition par le Musée national de la marine à partir de fin 2018.

Ce volet grand public sera aussi composé d'un Oceanolab, espace dédié à l'expérimentation en écologie marine, et installé à partir de Pâques 2018 à Océanopolis.

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Par Pascale Paoli-Lebailly,
correspondante pour
La Tribune en Bretagne

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Commentaire 1
à écrit le 12/05/2018 à 11:06
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Placer les centres d'études et de recherches au bord des océans me semble à long terme productif, il est évident que les gens qui habitent au bord de l’océan sont bien plus ouverts que les autres. L’environnement est important pour le développement d...

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