Rennes conforte son rôle de place forte européenne de la cybersécurité

Selon une étude de l’Audiar, 2020 a permis à Rennes de renforcer son statut de capitale européenne de la cybersécurité. Avec 4.160 emplois directs et un dialogue militaro-industriel constant, l’écosystème cyber rennais poursuit sa croissance. 13 nouvelles sociétés ont été créées sur 21 mois et 940 emplois supplémentaires sont prévus sur les sites cyber de l’État.
Rennes Métropole participe au développement de la Cyberplace, un espace de bureaux aux normes confidentiel-défense assorti d’une pépinière d’entreprises. Son ouverture est prévue en juillet 2022.
Rennes Métropole participe au développement de la Cyberplace, un espace de bureaux aux normes confidentiel-défense assorti d’une pépinière d’entreprises. Son ouverture est prévue en juillet 2022. (Crédits : Atelier(s) Alfonso femia)

En 2020, le confinement et l'intensification du télétravail ont contribué à l'accroissement des activités de cybersécurité. L'écosystème cyber rennais reste sur une trajectoire dynamique et conforte son positionnement. Selon une étude de l'Audiar Rennes (agence d'urbanisme et de développement), actualisée en novembre, la « cyber valley » rennaise est devenue, avec 150 chercheurs spécialisés, le deuxième territoire d'excellence en France après Paris - Ile-de-France. Il se place également deuxième au classement Wavestone des startups en cybersécurité.

Le territoire métropolitain totalise 4.160 emplois directs et a enregistré en 2020 une croissance de l'emploi privé de 26 % (+ 670 emplois). 3 280 emplois sont ainsi répartis sur 76 entreprises de cybersécurité, dont 13 structures créées ces deux dernières années. Spécialisée dans l'analyse des données par l'IA et la cyberdéfense, Anozrway recrute dans la perspective de l'ouverture en 2021 de son laboratoire de recherche privé avec des partenaires étatiques. De son côté, la société Sekoia, installée à Rennes depuis 2016, a levé 10 millions d'euros en octobre et prévoit une trentaine de recrutements pour renforcer ses équipes R&D.

Spécialisées dans les différents domaines d'intervention (cyberguerre, cyber criminalité, identité numérique, signature électronique...), ces entreprises privées évoluent et se déploient en profitant du dynamique écosystème numérique rennais (30.000 emplois, 4.000 établissements).

Pôle cyber des Armées et groupes industriels

Sur le plan des activités militaires, la capitale bretonne abrite aussi la première cyber force des Armées en région avec l'installation à Rennes du Groupement de la cyberdéfense des armées et de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). 880 cybercombattants sont ainsi rattachés au ministère des Armées et d'ici à 2026, 940 emplois supplémentaires seront créés dans les sites cyber de l'État : 720 personnels cyber supplémentaires et 220 postes à l'ANSSI. A proximité du ComCyber, « le quartier de La Courrouze a d'ailleurs pris une forte tonalité cyber », ajoute l'étude, avec la présence de groupes industriels impliqués dans cet écosystème tels Airbus Cybersecurity (protection des gouvernements et des activités vitales), Thales Services, Altran et la CyberSoC d'Orange Cyberdéfense. Ces entreprises de plus de 100 salariés concentrent 70 % de l'emploi privé. Sur un an, Airbus Cybersecurity a accru les effectifs de son site rennais de 20 %.

Attractivité : CyberGEPC pour les recrutements, Cyberplace en 2022

L'Audiar signale en parallèle le fort engagement des acteurs territoriaux pour consolider le potentiel de développement du secteur cyber à Rennes. Depuis 2014, Rennes Métropole a versé plus de 1,5 millions d'euros de subventions pour soutenir dix doxxiers d'entreprises de la cybersécurité représentant 8 millions d'euros d'investissement etr 166 créations de postes. « Ils assurent leur part les conditions optimales pour créer des liens de coopération et accompagner les différents acteurs » souligne l'étude.

Outre l'installation de la Cyberdéfense Factory, un incubateur dual civil et militaire, Rennes Métropole, qui accueille chaque année 90 doctorants et 110 étudiants spécialisés, a participé à l'ouverture en septembre dernier de la Cyberschool, une école universitaire de recherche. La métropole a aussi mis en place une gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (CyberGPEC) afin de faciliter les recrutements dans ce secteur en tension, et participe au développement de la Cyberplace. Cet espace de bureaux aux normes confidentiel-défense assorti d'une pépinière d'entreprises, sera livré en juillet 2022 représente un investissement de 20 M€, dont 6 M€ attribués par Rennes Métropole.

« L'enjeu pour la métropole est, à la fois, de développer l'attractivité du territoire pour les talents en recherche, d'étoffer l'offre de formation, de poursuivre la dynamique d'accompagnement des entreprises, des groupes et des startups afin d'accompagner la filière à prendre son essor à Rennes et, au-delà, en Bretagne » conclut l'étude. Au niveau régional, Rennes est complémentaire de Brest, où vient de se créer France Cyber Maritime, une association de coordination et de développement du secteur de la cybersécurité maritime.

Alors que la France se classe à la sixième place des pays en matière de cybersécurité, la Bretagne entend consolider sa visibilité nationale et poursuivre sa reconnaissance européenne et internationale.

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