Paris et à sa métropole épargnés dans un premier temps par l'acte de décentralisation de François Hollande

C'est désormais certain : Paris et sa métropole ne seront pas concernés par le nouvel acte de décentralisation voulu par François Hollande. Du moins en 2012 et, probablement 2013. Tant que les élus de Paris et de la première couronne ne se seront pas mis d'accord sur leur gouvernance, le Parlement ne fera rien.
En sombre la possible future métropole au sein de l'Ile de France. Carte SDRIF

«Bertrand Delanoë a fait un travail énorme avec Paris Metropole. Le grand public ne le voit pas, c'est feutré mais il a appris aux élus parisiens et à ceux de la petite couronne à se parler. Ce n'était jamais arrivé. Mieux, il a réussi, gauche droite confondues, à faire émerger des points d'accord fondamentaux ». C'est l'opinion d'Yves Krattinger, sénateur et président du conseil général de la Haute Saône. Il est celui qui, depuis des mois, conseille François Hollande sur le «nouvel acte de la décentralisation», il est son missi dominici. Il a rencontré tout le monde. Il est un peu responsable de la souplesse du candidat sur la question de la capitale. Ainsi, lorsque François Hollande à Dijon a décrit le 3ème acte de la décentralisation, il a mis Paris à part. Beaucoup de socialistes ont été étonné de l'entendre dire « faire confiance aux élus de cette agglomération... pour définir ensemble les outils de la solidarité métropolitaine et pour inventer la structure et l'administration qui permettront de mobiliser les élus locaux ».

Les quatre points d'accord entre élus parisiens et de la petite couronne

Peur du bourbier parisien? Peur de s'enliser comme Nicolas Sarkozy avec son Grand Paris ? Pas vraiment. Plutôt le constat que Paris et les élus de la petite couronne, des Hauts de Seine à la Seine Saint Denis semblaient, pour la première fois de leur histoire, d'accord pour s'attaquer, enfin, à 4 problèmes. Le premier : la solidarité financière. « Neuilly payera pour Bobigny ! » : même dans les Hauts de Seine et à Paris, chacun sait que c'est inévitable. Le second : le logement. Le pilotage de la politique du logement n'ira pas à la région, l'idée d'une « Autorité du logement » limitée à la métropole,de Bertrand Delanoë fait son chemin. Le troisième est la question des transports : elle relève de la région, tout le monde en convient, mais il est urgent de réformer le STIF (Syndicat des Transports d'Ile de France que préside Jean Paul Huchon ) et de redéfinir la Société du Grand Paris créée par Nicolas Sarkozy. Le quatrième est le moins urgent, mais le plus polémique : la gouvernance métropolitaine. C'est qui le chef ?

L'inconnue de la gouvernance

Claude Bartolone a avancé une première idée : une communauté urbaine englobant Paris, les Hauts de Seine, la Seine St Denis et le Val de Marne, avec un président. «Sur le fond, Barto a raison, explique un élu parisien. Mais chaque fois qu'il veut négocier, il commence par menacer d'une attaque atomique. Ça ne marchera pas». Bertrand Delanoë propose de son côté une «Conférence métropolitaine». C'est plus souple, plus flou, cela regrouperait un peu tout le monde, mais la Conférence aurait un pouvoir de décision et de coordination. Son président (Bertrand Delanoë en 2014 ?) serait de facto un « rival » du président du Conseil Régional, Jean Paul Huchon, ou de son successeur (Claude Bartolone ? Manuel Valls?). Quant à François Hollande, ils pencherait pour à quelque chose un Haut Conseil du Territoire Francilien. Jean Pierre Bel, le président du Sénat, en discutera en tout cas la semaine prochaine avec Patrick Braouzec, député Front de Gauche de Seine St Denis et surtout actuel président de Paris Métropole.

Prudence avant tout

Le maître mot est donc «prudence». Méthode brevetée François Hollande : mieux vaut une réforme moins ambitieuse mais consensuelle, qu'une réforme volontariste menée à coups de serpe. Aucun dirigeant socialiste ne le dira officiellement, mais tous le pensent très haut : le Grand Paris voulu par Nicolas Sarkozy était une bonne idée qui aurait du aboutir s'il n'avait pas voulu la réaliser au pas de charge avec un Christian Blanc fermé à tout dialogue et tout compromis.

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Commentaires 5
à écrit le 06/05/2012 à 18:20
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Certes, Bertarnd Delanoë a su ouvrir les portes de la capitale à la discussion dès 2001. Mais il ne faut pas oublier les élus, et notamment ceux de droite (rares) et du centre, pour avoir aussi pris le risque de saisir cette main tendue, malgré la mé...

à écrit le 05/05/2012 à 14:06
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C'est bien triste ce manque d'ambition !

à écrit le 04/05/2012 à 14:51
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Toujours Paris et rien pour la Province.

à écrit le 03/05/2012 à 20:10
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Hebe si il trouve que paris est mieux maintenant je ne sais pas ce que c'etait avant... Je commence a avoir vecu dans quelque ville et visiter pas mal d'autres et si il y a bien une ville dans laquelle je ne retournerai pas vivre c'est paris

à écrit le 03/05/2012 à 17:58
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La France mettra encore des décennies pour se mettre au goût du jour. Un pays à la dérive !

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