Covoiturage.fr va transporter l'Europe

Covoiturage.fr est en train de faire exploser tous les compteurs : 350 000 personnes transportées chaque mois, bientôt 2 millions d'inscrits, et un développement en Europe, poussé par Accel Partners, qui s'annonce prometteur. Frédéric Mazella, le président fondateur, n'a pas de recette miracle, mais, très réactif, il s'ajuste en permanence et avec bon sens à la demande de ses clients
Frederic Mazzella, president Covoiturage.fr / DR

«BlaBlaCar.it» est né mardi 15 mai à 11h30 en Italie. Il est le petit frère de «BlaBlaCar.com» qui, lui, vit en Grande Bretagne. Blablacar aura d'ailleurs de la famille un peu partout en Europe : Accel Partners, le fonds d'investissement anglo-saxon qui va gagner quelques milliards de dollars lors de l'entrée en bourse de Facebook, y tient en effet beaucoup. Après ISAI, le fonds d'investissement de Pierre Kosciusko Morizet qui a injecté 1,25 million en 2010, Accel a mis 7.5 millions cette année dans une perle française, «covoiturage.fr» en lui confiant une mission : convertir les européens au covoiturage comme ils ont converti les français.

1 850 000 membres

Il y a en effet aujourd'hui 1 850 000 membres sur covoiturage.fr. Lundi 14 mai, à la veille de l'Ascension, le site a enregistré 3 400 nouveaux inscrits dans la journée et il avait battu un record en avril avec 84 000 nouveaux inscrits dans le mois. Covoiturage ne fait pourtant pas de marketing (500 euros en 2011 pour des autocollants «je covoiture»!), pas de publicité mais du bouche à oreille), et pas d'analyse de marché très fine : «bien sûr que la hausse de l'essence favorise le covoiturage» explique son président fondateur Frédéric Mazzella «mais franchement je ne pourrais pas dire dans quelle proportion». Et pourtant ça marche : «350 000 passagers covoiturés par mois, c'est l'équivalent de 1000 TGV chaque mois» sourit Frédéric Mazzella.

Le prix du passager est fortement conseillé et le conducteur systématiquement noté

La force de covoiturage.fr réside dans son adaptation permanente à sa clientèle. Aucun modèle figé. Tout dans l'inspiration. Ainsi la tarification : au lancement du site en 2006, c'était un peu le souk. Des conducteurs proposaient des trajets, donnaient des tarifs folkloriques, tout le monde négociait, les passagers disaient oui mais ne venaient pas, des conducteurs se décommandaient etc... le système s'est affiné au fil des ans. «En fait on a adopté le modèle Price Minister, continue Frédéric Mazzella. 1er principe : le passager paie en ligne à l'avance. Nous, nous prenons une commission. 2ème principe : covoiturage.fr conseille le conducteur sur un prix. L'expérience nous a montré que le prix payé par le passager doit en général être égal au montant de l'essence et de l'autoroute divisé par trois. Si le prix du conducteur correspond, il s'affiche en vert sur le site. S'il est un peu plus cher, il s'affiche en orange. Et en rouge s'il est cher ! après tout le monde peut négocier, mais c'est de plus en plus rare. 3ème principe : le conducteur, comme le vendeur sur Priceminister, est toujours noté »

Bison futé 2.0

Et le système fonctionne tellement bien que l'Europe (hors l'Allemagne qui covoiture depuis 30 ans) attend covoiturage.fr. Mais pourquoi «BlaBlaCar.com»? La première raison est sur le site covoiturage.fr ou les passagers peuvent choisir les conducteurs en fonction de leurs qualités : fumeur ou non, type de musique, etc.. mais surtout «bavard ou pas» ? Un conducteur peu bavard se classe en «bla», un conducteur plus loquace se catalogue «blabla» et une pie est «blablabla». La deuxième raison? «Blabla» est compréhensible dans toutes les langues donc une marque parfaite à l'international. Et toujours sans plan marketing. Et sans, non plus, en rajouter trop : chaque conducteur donnant son heure de départ covoiturage.fr sait parfaitement quand et où auront lieu les embouteillages. Bison futé 2.0. «Mais nous hésitons à le publier, commente Frédéric Mazella. Lorsque l'on annonce le futur, on le change. Donc les conducteurs comprenant qu'ils partent au mauvais moment, annulent tout et notre système ne tient plus. Bison futé avait vécu la même expérience en 1976. Depuis ils ont arrêté d'être trop fins dans les prévisions».

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