Le premier centre commercial éco solidaire à Limeil Brévannes

La première épicerie éco responsable mêlant « riches » et « pauvres » ou chacun paie en fonction de ses moyens sans que quiconque sache qui paie quoi . C'est dans le Val de Marne que va s'ouvrir ce projet innovant au milieu d'un ancien centre commercial truffé d'entreprises d'insertion
Stéphane Bayet. DR

Depuis 2008, avec une infinie patience, dalle par dalle, magasin par magasin, Stéphane Bayet a pratiquement achevé son projet. : le premier centre commercial éco responsable et solidaire d'Ile de France. Il ne lui reste plus que l'épicerie a ouvrir cet automne et, à Limeil Brevannes une grosse commune de 20 000 habitants du Val de Marne, Eco-sol pourra enfin fonctionner à plein. En 2013 on lui adjoindra peut être une auto école, mais il y a déjà des deux friperies, un café solidaire, un atelier de cuisine, un salon de coiffure, une entreprise d'entretien et de nettoyage urbain. Toutes ces structures sont des entreprises d'insertion. Toutes ont but social, le salon de coiffure s'occupant plus, par exemple, de la valorisation de l'image des clients que de leurs frisettes. Elles sont rassemblées au sein d'un ancien centre commercial qui a été totalement reconfiguré. Unique structure commerciale au milieu d'une zone urbaine sensible, il a autour de lui un quartier de 650 logements, un autre de 800 logements qui sera livré à la fin de l'année et un troisième de 1100 logements à venir. Il sera accessible à pied de cet ensemble de logements (Les temps durables, l'éco quartier conçu par Roland Castro). Du coup le challenge est énorme puisque ce centre doit méler des populations totalement différentes, des pauvres comme des cadres moyens.

Confidentialité absolue

L'équilibre économique est d'ailleurs fondé sur ce mélange, ce qui fait l'originalité du projet. La Carte Plus en est l'illustration. Elle sera délivrée par un comité d'éthique à des Brevannais en situation de pauvreté : ils pourront acheter les mêmes produits que les autres habitants à l'épicerie éco responsable mais ils auront une réduction automatique en caisse. Le montant de leurs réductions ne sera bien sur pas uniforme, mais fonction du « reste à vivre » de chacun. Surtout, plus les Brévannais à pouvoir d'achat fréquenteront l'épicerie, plus les Brévannais pauvres pourront bénéficier des avantages de la Carte Plus. « C'est un projet différent des épiceries solidaires réservées aux gens en difficulté : elles sont utiles mais «stigmatisantes», explique Stéphane Bayet, puisque seuls les pauvres y sont admis. Là, tout le monde doit venir et c'est pour cela que les produits doivent être très attrayants dans l'épicerie. Nous ne savons pas combien de personnes peuvent être bénéficiaires de la Carte Plus : entre 1 000 et 2 000 sur Limeil Brévannes selon les différentes associations, mais nous savons que, pour éviter l'assistanat permanent, nous renouvellerons la Carte Plus souvent»

Tarif en fonction du "reste à vivre"

Le « reste à vivre » sera un calcul simple : la différence entre les ressources et les charges du foyer sera divisé par le nombre de personnes dans le foyer puis par 30,5 jours. Les aides pourront aller sur cette base jusqu'à 75% sur les fruits, légumes, laitages, céréales, pâtes, jusqu'à 50% pour les produits d'épicerie type sucre, café, farine etc... et jusqu'à 35% de l'hygiene et de la lessive. 400 000 euros ont été investis uniquement dans l'épicerie. Pour qu'il n'y ait aucune stigmatisation, seule la caisse enregistreuse reconnaitra la Carte Plus. Tout reste confidentiel. Rien de stigmatisant.
 

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Commentaire 1
à écrit le 22/08/2012 à 9:01
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L'expérience se rapproche un peu de ce qui se fait sous forme associative à Lyon, non ? http://www.eauderobec.org/Adhesion/adhesions.html

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