Au lendemain de sa réélection à Paris, le patronat adresse un message à Anne Hidalgo

La CPME Paris et le Medef Paris, qui avaient présenté chacun leur programme en octobre dernier, appellent l'équipe municipale réélue à mettre les entreprises au cœur de la Ville.
César Armand
(Crédits : Reuters/Charles Platiau)

En novembre dernier, ils regrettaient que les questions macro et microéconomiques n'aient peu, voire pas du tout, été abordées par les candidats aux élections municipales à Paris. Sept mois plus tard, au lendemain de la réélection d'Anne Hidalgo, la CPME Paris et le Medef Paris appellent la maire de la capitale à mettre les entreprises au cœur de la Cité.

"Paris est la vitrine économique de la France. La Ville doit s'investir pour maintenir les gestes barrières et les mesures d'accompagnement pour le tourisme, l'événementiel, les spectacles, les conventions et les expositions", déclare à La Tribune Charles Znaty, président du Medef Paris qui "félicite" l'élue pour sa victoire. "J'ai un message: les entreprises sont prêtes à travailler aux côtés de la municipalité pour que l'économie et l'investissement reprennent et qu'on crée ensemble des emplois."

10 millions d'investissement de la Ville

Dans son Manifeste pour Paris publié à la veille du second tour du scrutin, Anne Hidalgo entend notamment utiliser le levier de la commande publique pour aider le tissu local des PME-TPE, et notamment les acteurs locaux à impact social positif. Elle annonce par exemple un investissement de 6 millions d'euros pour aider les startups, les commerces et les entreprise culturelles à s'adapter au nouvel environnement post-crise et 4 millions dans le secteur de l'économie sociale et solidaire.

"Nous avons besoin de moyens pour une nouvelle place des entreprises, et pas uniquement pour des entreprises du secteur associatif qui vivent avec des subventions", réagit le président de la CPME Paris Bernard Cohen-Hadad. "Nos PME ne bénéficient pas de subventions alors qu'il est important de développer le commerce de proximité pour créer du lien social, de la sécurité et de la vie de quartier", insiste cet ex-candidat sans étiquette sur la liste LREM à Paris Centre.

Dans ce domaine, la maire de Paris promet la création d'une foncière "Paris Commerces & Proximité" pour faciliter l'accès à des locaux en pieds d'immeuble pour l'ensemble des commerces qui favorisent la proximité mais aussi aider à la modernisation des services afin de les rendre aussi compétitifs que le e-commerce mondialisé.

"Nous voulons tous une économie durable"

Anne Hidalgo s'engage par ailleurs à débloquer une enveloppe de 5 millions d'euros dédiée au financement d'un plan de relance pour soutenir un tourisme à impact positif. Dans ce domaine, elle veut passer d'un "tourisme de masse à un tourisme qui se fond dans la masse", en interdisant les cars à fort gabarit. Tout autant opposé à ces véhicules, Bernard Cohen-Hadad défend dans le même temps le passage de Paris en zone touristique internationale, c'est-à-dire permettre à tous les commerces d'ouvrir le dimanche et en soirée. "Sinon, c'est de la distorsion de concurrence", argue-t-il.

Plus généralement, la maire promet de renforcer les échanges avec tous les acteurs économiques sur les sujets de rénovation énergétique, de transport, de commerce et les opérations d'aménagement. "Les plans de relance concoctés par les collectivités territoriales, c'est très bien, mais il faut juste le faire avec les entreprises. Ce serait pas mal de les élaborer avec ceux dont c'est le métier", oppose Charles Znaty du Medef Paris. "Nous voulons tous une économie durable et une planète en bon état. Toutes les initiatives pour les entreprises et l'économie sont bonnes à prendre", poursuit-il.

"La moitié des chefs d'entreprise ne peuvent pas vivre à Paris"

"Les mobilités, c'est le vrai problème à Paris. Selon un sondage interne en septembre, 88% des petits patrons sont insatisfaits de la circulation et 86% sur le stationnement", relève pour sa part Bernard Cohen-Hadad de la CPME Paris. "Le programme du 2ème tour avec les Verts grave dans le marbre des dispositifs liés au vélo qui ne vont pas faciliter le déplacement des entreprises dans Paris. Nous ne sommes pas pour le tout-voiture, mais nous sommes pour des véhicules professionnels et propres en libre-service", ajoute-t-il, priant la Ville d'aider les artisans et les commerçants à se doter en véhicules hybrides et électriques.

Enfin, Anne Hidalgo proposera un référendum pour décider de l'avenir des plateformes de location de meublés touristiques. "La moitié des chefs d'entreprise ne peuvent pas vivre à Paris car les loyers y sont trop chers, et ils n'ont pas droit au logement social y compris leurs salariés", commente Bernard Cohen-Hadad. Ce dernier plaide en outre pour une politique qui encouragerait la résidence à Paris des salariés de l'hôtellerie, de la restauration ou de la santé.

Lire aussi : Municipales à Paris : le patronat dégaine son programme économique

César Armand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 30/06/2020 à 11:27
Signaler
Pourquoi Anne ? Ce ne serait pas par hasard AïCHA ? Pourquoi le cacher aux parisiens et à la population française ? Etonnant on n'aime pas les français dans le fond, mais on francise son prénom. Une belle mentalité de dirigeante ..........

à écrit le 29/06/2020 à 18:51
Signaler
L'économie sera un grand test pour les villes EELV en général. La transition vers un environnement plus protégé ne peut se faire par la destruction d'emplois de secteurs pas assez vertueux ni par le matraquage avec des taxes dont les écologistes son...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.