La ministre du tourisme sauve les campings de la sanction fiscale

Pour sa première sortie officielle sur le terrain, Sylvia Pinel, nouvelle ministre du tourisme a fait mouche. Elle a réussi à sortir les campings non reclassés de l'impasse fiscale dans laquelle plusieurs milliers d'entre eux se trouvaient, menacés d'un retour à une TVA à 19,6 %. Ils ont jusqu'au 31 décembre pour se régulariser
Sylvia PInel à Argelès.DR

En visite dans différents campings de la ville d'Argelès-Sur-Mer, capitale européenne de l'Hôtellerie de plein air (52 établissements, 13000 emplacements), Sylvia Pinel, ministre du Commerce de l'Artisanat et du Tourisme a exhorté les professionnels à jouer le jeu de la nouvelle classification, synonyme selon elle de qualité d'accueil. « Le tourisme permet de créer de l'emploi et de la croissance. Je pense même que c'est un levier de croissance. Je veux dire aux professionnels que nous comptons sur eux dans cette période » a-t-elle expliqué avant de dénouer l'imbroglio du reclassement des établissements pour rentrer dans la loi de juillet 2009 qui rend obligatoire l'audit pour la redistribution des étoiles avant la date butoir du 22 juillet.


Des centaines de campings n'étaient toujours pas audités


Or, à ce jour, selon Guylhem Féraud le président de la fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) seulement 1800 établissements auraient réalisé le parcours de reclassement, essentiellement haut de gamme en 4 et 5 étoiles. Au-delà du 22 juillet les établissements non-audités s'exposaient à perdre leurs étoiles et surtout à devoir s'acquitter d'une TVA à 19,6 % contre un taux réduit à 7 %. « Ce taux de TVA réduite sera maintenue pour les campings qui auront fait une demande de classement en 2012. L'ancien gouvernement avait publié tardivement les textes d'application, en juillet 2010. Cette procédure implique que les campings soient ouverts pour effectuer les visites de contrôle. J'ai jugé essentiel de sécuriser ce droit pour les campings non classés en 2012 » a indiqué Sylvia Pinel.


On va réécrire les textes


La ministre a obtenu une réécriture de la circulaire d'inscription fiscale qui doit permettre à tous les établissements qui le voudront de rentrer dans les clous avant le 31 décembre 2012. « Sans cette mesure, des centaines de campings se seraient trouvés en grave difficulté, notamment les petits établissements disposant de peu de moyen et avec des marges limitées. Nous aurions assisté à une série de dépôts de bilan si la TVA avait été rétablie à 19,6 % pour les deux tiers de cette saison. Pour ainsi dire, les campings sont sauvés par cette mesure » explique Guylhem Féraud, soulagé et surtout impressionné par la rapidité d'exécution, quelques semaines seulement après l'installation de la ministre. « En Languedoc-Roussillon, on peut estimer que 20 % des campings n'auraient pas supporté, financièrement, cette mesure » poursuit Jean François Bey, président régional de la FNHPA qui a bataillé en course contre la montre pour obtenir ce réécrit, seule parade possible pour adoucir la force de la loi de modernisation de l'économie adoptée en juillet 2009. Dans le cas contraire, les campings auraient réduit leur marge de 12 % ou bien augmenté le prix des séjours pour les clients qui n'avaient pas encore réservé. Le 23 juillet au matin, les établissements non-classés devront décrocher leurs étoiles. Mais elles n'auront à subir la sanction fiscale à 19,6 %.
 

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