La ligne LGV Montpellier-Perpignan s'arrêtera à Narbonne et à Béziers

Par Christian Goutorbe, à Montpellier  |   |  390  mots
inauguration de la liaison avec Figueras premier tronçon opérationnel entre Montpellier et Barcelone © Top Sud
Dans un consensus politique parfait, la future ligne à grande vitesse longue de 160 km est enfin couchée sur le papier : ce sera une ligne mixte fret-voyageurs avec une gare à Narbonne et une autre à Béziers...

Le comité de pilotage de la nouvelle ligne à grande vitesse entre Montpellier (Hérault) et Perpignan (Pyrénées-Orientales) vient d'entériner les nouveaux choix stratégiques de ce projet qui s'inscrit dans la continuité ferroviaire de la liaison Sud-Europe-Méditerranée (Madrid-Paris). La proposition qui fait consensus en usage mixte fret-Voyageurs, prévoit aussi l'installation de deux gares, à Narbonne (Aude) et à Béziers (Hérault), réglant ainsi définitivement le différend de voisinage entre les deux sous-préfectures. « C'est une bonne nouvelle liée à l'intelligence politique des acteurs. Béziers et Narbonne auraient pu être en conflit. Mais nous avons trouvé un consensus sur tous les sujets », explique Raymond Couderc, sénateur-maire UMP de Béziers qui projette cette gare à Villeneuve-lès-Béziers (Hérault) avec un quartier nouveau de 45 hectares.
La desserte mixte fret-voyageurs assure la continuité de circulation de la ligne Perpignan-Barcelone promise à l'ouverture en juin 2013, alors que le micro-tronçon Perpignan-Figueras (44,4 km) est déjà en service depuis bientôt deux ans. Pour réduire le montant de la facture finale estimée à 8 milliards d'euros, les ingénieurs de RFF (Réseau Ferré de France) ont imaginé de construire la ligne mixte entre Sète, Montpellier et Nîmes, sillon d'ores et déjà saturé, voire entre Narbonne et Nîmes.
Les convois de fret emprunteront la ligne historique existante entre Perpignan et Narbonne, tronçon nullement surchargé. « Cette solution engendre une économie substantielle, de 1,23 milliard d'euros sur l'investissement à consentir. A terme, si la ligne connaît un fort développement, il y aura la possibilité de construire sur ce tronçon une nouvelle ligne fret le long de l'autoroute A9, à l'horizon 2060 », indique Thierry Lataste qui espère une réponse ministérielle favorable au cours du premier semestre 2013 pour une enquête d'utilité publique programmée en 2015 et une mise en service en 2020.
« Mais nous pouvons aussi décider que les trains ne circuleront qu'à 220 kms-heure au lieu de la très grande vitesse à 350 kms-heure. Cela représente un délai supplémentaire de transport de 10 minutes entre Montpellier et Perpignan, mais une économie de 30 % à réaliser sur la construction de la LGV », propose Christian Bourquin, président socialiste du conseil régional de Languedoc-Roussillon qui veut réunir tous les critères budgétaires favorables avant le redouté grand arbitrage national de 2013.