Pour optimiser économiquement la mise en service de la liaison directe TGV avec Barcelone, l'agglomération de Perpignan-Méditerranée vient de créer son agence de développement économique. Les élus saisissent l'aubaine de la nouvelle infrastructure pour porter en avant leur territoire. « Avec cette liaison directe qui va nous placer à 55 minutes de la ville-monde Barcelone, nous devenons de facto la porte d'entrée de l'Espagne pour l'Europe entière. Nous ne sommes plus un terminus en bout de ligne », clame Jean-Paul Alduy, le président de la PMCA (Perpignan-Méditerranée Communauté d'Agglomération). Les premières liaisons directes avec Barcelone seront opérationnelles en avril prochain (1h10') pour un service complet en juin (8 liaisons) et surtout la grande vitesse absolue (55') en 2014.
« Nous serons directement reliés aux deux plates-formes aériennes internationales de Barcelone et de Gérone. C'est très important pour le désenclavement de nos zones d'activités », souligne Jean-Paul Alduy qui espère favoriser l'implantation de nouvelles entreprises à la recherche de foncier moins concurrencé et surtout moins cher qu'à Barcelone. « Cette agence permet la mise en avant du tissu industriel qui existe ici. C'est le prolongement d'un travail que nous avions entamé au G16 (groupement des grandes entreprises des Pyrénées-Orientales, ndlr) », précise Jean-Claude Tissier, PDG de la société Richier et représentant de l'UPE 66 (Union pour les entreprises), le Medef local, partie prenante dans le dispositif opérationnel de l'agence.
Trois filières de pointe
C'est Romain Grau qui a été pressenti pour prendre la présidence de la nouvelle structure. « Nous allons travailler sur les trois filières principales de pointe sur notre territoire : le développement durable, l'agro-alimentaire et la logistique », indique-t-il. Et Romain Grau ne se cache pas qu'il devra batailler ferme avec les « cousins de Catalogne du sud » déjà en ordre de bataille, eux, tant à Gérone qu'à Figueras et déjà très agressifs pour recueillir les fruits du TGV.
« Nous venons de créer une association des grands hôtels du sud pour mettre en avant notre capacité d'accueil, la gastronomie, les paysages, les breuvages, nos vins notamment. Il faut que l'effet TGV fonctionne dans les deux sens et nous permette de capter un nouveau flux touristique », estime pour sa part Pierre Henri de la Fabrègue du domaine de Rombeau à Rivesaltes. A noter cependant que la création de cette agence de promotion divise le monde économique. La CCI y est favorable. La chambre des Métiers et la CGPME sont dubitatifs.
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