Le cluster Digital Place se dote d’un "conseil des sages" pour épauler les start-up

Le cluster toulousain du numérique a annoncé la création d’un « Advisory board », sorte de mentorat à destination des entreprises, inspiré des pratiques américaines. « Il faut devenir le Meetic des entrepreneurs ! », s'amuse Daniel Benchimol, le président du cluster. Un label cloud, reconnu au niveau national, a également été lancé afin d’inciter les entreprises à placer leurs données dans le nuage informatique.
Daniel Benchimol, le président du cluster Digital Place, entouré de deux « advisors », Patrick Gavin, ancien membre du comité directeur d’Airbus, et Jack Babieux, un ancien de Rockwell Collins et Aéroconseil © photo Rémi Benoit

 

Il veut devenir « le Meetic des gens qui donnent des conseils et des gens qui ont besoin d'être conseillés ». Daniel Benchimol, président du cluster Digital Place, endosse un nouveau rôle : entremetteur. Lundi 2 décembre, dans les locaux du cluster à Labège (agglomération toulousaine), il a expliqué en quoi consiste l'« Advisory board », le nouveau service proposé par Digital Place. « Nous voulons rapprocher les 'sages', les expérimentés, des entrepreneurs. Il s'agit aussi de lever un tabou : les jeunes n'osent pas poser des questions de peur de perdre de la crédibilité ».

Une idée venue de Seattle

L'Advisory board est une idée que le chef d'entreprise ramène tout droit de Seattle. « Là-bas, quand une start-up présente son projet, le premier slide n'est pas une image de son produit. C'est son board (conseil d'administration), raconte Daniel Benchimol, et dans ces boards, on retrouve les numéro 2 d'Amazon, de Boeing ou de Google, des gens qui ont de la bouteille. Certaines entreprises qui réalisent zéro chiffre d'affaires parviennent à lever des fonds juste grâce à ces soutiens."

Conseils et astuces en management et stratégie commerciale

Ramené à Midi-Pyrénées, l'objectif n'est pas de faire rentrer les pontes de l'industrie locale dans les conseils d'administration des start-up, mais il est de permettre aux "advisors" en mal de projets de pourvoir s'investir dans des jeunes entreprises, en prodiguant conseils et astuces, tant au niveau du management, que de la stratégie commerciale. « La séniorité permet également d'amener un riche réseau, cela rassure les banquiers et investisseurs », souligne Daniel Benchimol. Pour l'instant, onze advisors sont à la disposition des entrepreneurs qui souhaitent bénéficier de leur aide, à condition que ces "seniors" de l'industrie soient intéressés par le projet proposé. Ces "sages" seront également rémunérés.

Pas de mentorat gratuit

« Pour une collaboration efficace, il faut une rémunération. C'est une condition nécessaire pour que l'entrepreneur s'implique vraiment. Quand il bénéficie d'un mentorat gratuit, il le prend moins au sérieux », développe le président du cluster. « Je n'ai pas besoin d'argent, confirme Jack Babieux, un des onze advisors et ancien de Rockwell Collins et Aéroconseil, mais l'obligation de rémunération permet aux deux parties de savoir ce qu'elles veulent vraiment ». « Je suis frappé de voir tout ce que l'on peut apporter, du haut de 40 ans d'expérience, à de jeunes patrons », reconnaît de son coté Patrick Gavin, ancien membre du comité directeur d'Airbus.

200 critères établis

Lundi 2 décembre, Digital Place a également présenté le label cloud, mis au point depuis plus d'un an par plusieurs entreprises de la région, éditeurs de logiciels, hébergeurs, infogéreurs. C'est Pascal Grémiaux, président d'Eurécia, qui a présenté ce label désormais national. « Il faut inciter les entreprises à passer leurs données sur le cloud. Pour cela, il faut qu'elles puissent faire confiance aux entreprises prestataires ». 200 critères ont ainsi été établis pour valoriser les normes et les bonnes pratiques en la matière. « Par exemple, si l'entreprise qui confie ses données fait faillite, l'infogéreur a pour obligation de restituer toutes les données ».

Le label cloud, reconnu par France IT

Les premières entreprises, membres de Digital Place, seront labellisées en janvier, mais les 200 critères ont été adoptés par France IT, le cluster national des TIC, et une trentaine de labels devrait être délivrée d'ici fin 2014. Chaque entreprise labellisée s'engage dans une démarche d'amélioration continue de sa qualité de service. "Il faut entamer une démarche de progrès, bâtir des offres globales et sécurisées, lever les freins et rassurer les clients", conclut Daniel Benchimol.

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