L'Europe en débat : peut-on arrêter la fuite des talents ?

Par Alexandre Léoty, à Toulouse, Objectif News  |   |  446  mots
Selon le Baromètre 2014 Ifop-Deloitte de l’humeur des jeunes diplômés français, les pays les plus attractifs pour l’expatriation sont clairement anglophones © Photo Rémi Benoit
Alors que la crise économique pousse de plus en plus de jeunes diplômés, de chercheurs et de dirigeants de start-up à tenter l'aventure internationale, se pose la question de l'attractivité de la France, et plus largement, de l'Europe. L’Union européenne peut-elle arrêter cette fuite des talents ? Ce sera l’un des grands thèmes qui seront débattus lors du Sommet Économique du Grand Sud, organisé les 7 et 8 avril prochains à Toulouse par Objectif News, en partenariat avec La Tribune et Objectif Aquitaine.

Depuis le début de la crise économique, la fuite des talents est un phénomène qui s'amplifie de façon nette. Il y aurait ainsi aujourd'hui entre 1,5 et 2 millions de Français établis à l'étranger. Et cette population, composée principalement d'actifs, le plus souvent qualifiés, augmente de 3 à 4 % chaque année. Des expatriés qui semblent d'ailleurs de moins en moins pressés de rentrer en France. Entre 2005 et 2013, la part de ceux qui ont envisagé un séjour supérieur à dix ans à l'étranger est ainsi passée de 27 % à 38 %.

Les pays anglophones, les plus attractifs

Selon le Baromètre 2014 Ifop-Deloitte de l'humeur des jeunes diplômés français, les pays les plus attractifs pour l'expatriation sont clairement anglophones, puisqu'il s'agit, outre le Canada (à 37 %) en partie francophone, des États-Unis (à 32 %), du Royaume-Uni (à 26 %) et de l'Australie (à 18 %). Les autres destinations, tels que les pays émergents, restent pour le moment plus anecdotiques.

Qui sont ces talents ?

Mais au-delà du constat, les questions demeurent. De qui parle-t-on lorsque l'on évoque la fuite des talents ? Des jeunes diplômés à la recherche de leur premier emploi, qui voient dans l'expérience internationale une précieuse carte de visite pour la suite de leur carrière ? Des chercheurs brillants et ambitieux qui ne trouveraient pas de conditions d'accueil suffisamment satisfaisantes en France ou en Europe ? Des patrons de start-up, notamment dans le secteur du numérique, pour qui le départ ne serait en réalité pas une « fuite », mais plutôt une conquête de nouveaux marchés ?

Poser les questions qui fâchent

Sur ce sujet plutôt polémique, le Sommet Économique du Grand Sud sera l'occasion de poser les questions qui fâchent. Dans ce contexte, faut-il réellement continuer à promouvoir la mobilité à l'échelle européenne ? Peut-il être acceptable pour le système académique français de financer les études de jeunes chercheurs pour les voir ensuite partir enrichir des économies étrangères ? Et, au fond, que reprochent exactement ces exilés à la France ? Sa situation économique ? Son modèle politique ? Ses conditions de travail ?

Six intervenants

Le débat aura lieu le 8 avril à partir de 11h20 au Centre de congrès Pierre Baudis, à Toulouse, avec la participation de Paul Fabre, directeur de l'Interprofession des vins du Sud-Ouest, Camille Le Gal, présidente d'ESCadrille, junior entreprise de Toulouse Business School, Mauricio Ortiz, fondateur de la société Wriha, Jean-Luc Prigent, directeur de cabinet de l'agence bordelaise 2e2f, qui gère notamment le programme Erasmus, Marc Rougier, président de la société Scoop.it, et Bruno Sire, président de l'Université Toulouse I Capitole.

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