L'imagerie cellulaire lilloise sur le devant de la scène européenne

Dévoilé à l'Institut Pasteur de Lille, l'équipement d'excellence ImagiEx BioMed va booster la recherche de médicaments et de solutions thérapeutiques et servira aussi aux industriels de l'agroalimentaire et de la cosmétique.
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Lancé officiellement cette semaine sur le campus de l'Institut Pasteur de Lille, l'équipement d'excellence ImagiEx BioMed donne à la plateforme d'imagerie cellulaire et tissulaire lilloise une longueur d'avance sur les autres plateformes françaises et européennes. Grâce à la labellisation Equipex (Equipement d'Excellence) obtenue dans le cadre des investissements d'avenir, elle dispose de 14,4 millions d'euros financés par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) et le fonds européen Feder pour se doter d'équipements de pointe. « Nous serons les seuls en France à disposer d'autant de techniques d'imagerie biomédicale à la fois différentes et complémentaires. Nous aurons le plateau de microscopie à force atomique appliquée au biomédical la plus high tech au monde ainsi qu'un plateau d'excellence dans la microscopie de criblage à haut débit et très haut contenu, sorte de super microscope permettant d'automatiser l'analyse de cellules à grande échelle», avance Frank Lafont, directeur de recherche au CNRS et porteur du projet ImagiEx BioMed. Répartis sur trois sites, à l'Institut Pasteur de Lille, à l'Université Lille 1 et à la Faculté de Médecine, tous ces équipements seront mis à la disposition de chercheurs travaillant sur le diabète, les maladies inflammatoires telles que la maladie de Crohn, les maladies infectieuses comme la tuberculose et les gastroentérites, le cancer de la prostate ou la mise au point de probiotiques. Ce projet Equipex rassemble 14 équipes de recherche. A la fin de l'année, il disposera déjà de 68 stations de travail et d'un effectif de 34 personnes. D'ici deux ans, il sera totalement équipé.

La force d'ImaginEx BioMed est de s'adresser à une grande variété de domaine de recherche et de travailler autant sur des cellules de mammifère que sur des bactéries. Il aura pour application la découverte de médicaments et de traitements thérapeutiques, mais pas seulement. Il a aussi pour ambition de booster la R&D d'entreprises n'exerçant pas leur activité dans le médical ni la biotechnologie. Cet outil est par exemple capable d'analyser de manière automatisée et en quelques jours des centaines de milliers de souches de levures, là où il faut plusieurs années avec les technologies traditionnelles. On voit de suite l'intérêt que pourrait en tirer des entreprises comme Lesaffre, le leader mondial de la levure. Dans l'agroalimentaire et la cosmétique, les débouchés sont énormes. La plateforme d'imagerie lilloise pourra par exemple servir à analyser les contaminants qui polluent les installations industrielles. Elle pourrait aussi être utilisée pour améliorer les principes actifs des crèmes de soin corporel. Mais les entreprises ne risquent-elles pas de passer après la recherche académique ? D'après Frank Lafont, « il n'en est pas question. Il y aura en permanence des équipements qui leur seront réservées ». Des entrepreneurs de Belgique, des Pays-Bas et d'Allemagne seraient déjà intéressés.

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