Une startup normande invente une sentinelle anti-drones

Par Nathalie Jourdan  |   |  310  mots
La solution de détection de Drone XTR couvre un rayon de 10 km. (Crédits : DR)
Testé avec succès par EDF dans l’une de ses centrales, le procédé de détection de drones mis au point par la société Drone XTR sera mis sur le marché à la fin de l’année.

Ne cherchez pas à lire les détails de son brevet. Il est classé « secret-défense » sur
décision de la Direction générale de l'armement qui en a aussi interdit la vente hors Otan. De toute évidence, les autorités militaires prennent très au sérieux le concept mis au point par la jeune société Drone XTR, fondée par un logisticien féru d'aéromodélisme. L'histoire remonte à 2014. Cette année-là, Jean-Francois Adam est contacté pour avis par la DGSI à la suite du premier survol d'une installation nucléaire par un drone. De cet échange naît l'idée de développer une solution de détection plus accessible que les coûteux systèmes de surveillance difficiles à trouver sur le marché en dessous du million d'euros. « Je l'ai aussi voulue passive donc non repérable, par opposition aux radars », précise son concepteur.

Fabrication en série

Soutenu par le cluster Normandie AeroEspace et l'homme d'affaires Antoine Lafarge, proche d'Édouard Philippe, Jean-François Adam lève 500.000 euros pour développer un premier prototype capable de repérer « les deux tiers des drones professionnels en vente libre, y compris les drones avions et ceux porteurs de charges, dans un rayon de 10 kilomètres ». Au terme d'une expérimentation concluante dans uen centrale nucléaire, la fabrication en série vient d'être lancée avec la complicité de l'industriel normand Arelis, spécialiste des hyperfréquences.

La première ver- sion sera disponible uniquement à la location, à raison de 3.000 euros par mois avec l'assurance de mises à jour régulières. Drone XTR propose également un dispositif de neutralisation par brouillage qui, dans l'état actuel de la réglementation, n'est utilisable que par des institutions dépendant du ministère de la Défense. Une V2 avec un spectre plus large est annoncée dans un an.