Biotechnologies : Trophos tente de réaliser une avancée majeure dans la lutte contre la sclérose en plaque

Par Adeline Descamps, à Marseille, Méridien Mag  |   |  336  mots
Trophos a financé jusqu'à présent ses recherches avec des capitaux-risqueurs, des financements publics ou associatifs (essentiellement, l'Association française contre les Myopathies). Pour boucler ses travaux, elle est encore en quête de 8 à 10 millions d'euros.© Trophos
La biotech marseillaise, spécialisée dans le développement de traitements de maladies orphelines, a développé une molécule visant à limiter la progression de la sclérose en plaques. Elle a lancé une étude clinique en mars.

L'olesoxime. C'est le nom de la molécule pour laquelle Trophos, PME marseillaise (27 personnes dont 14 titulaires d'un doctorat), a démarré en mars une étude clinique dont les résultats devraient être publiés cette année et pour laquelle elle a décroché une subvention de un million d'euros du ministère de la Recherche. Mais ce n'est qu'à l'horizon 2016 que Trophos, qui ne dégage pas de chiffre d'affaires (80 millions d'euros de financements via le capital risque), sera fixée sur l'efficacité de sa prometteuse molécule pour limiter la progression de la sclérose en plaques.
La maladie inflammatoire du système nerveux central toucherait deux millions de personnes dans le monde. Les traitements existants ne permettraient que d'espacer les crises. Le potentiel du marché est estimé entre 200 et 300 millions de dollars par an.

La biotech compte deux produits

Née en 1999 d'un "spin-off" du laboratoire CRNS-université de la Méditerranée et de chercheurs de l'université de Luminy à Marseille, la biotech compte aujourd'hui deux produits : l'olesoxime pour les maladies du système nerveux et le TRO 40 303 pour les maladies cardiovasculaires (dans le cadre du projet MitoCare financé par l'UE).
L'entreprise, présidée par Christine Placet depuis juin 2012 (elle était jusqu'alors et depuis 2004 directeur administratif et financier), a financé jusqu'à présent ses recherches avec des capitaux-risqueurs (76% de son capital sont aux mains de fonds d'investissement), des financements publics (subventions européennes et crédit impôt recherche) ou associatifs (essentiellement, l'Association française contre les Myopathies). Pour boucler ses travaux, elle est encore en quête de 8 à 10 millions d'euros qu'elle espère obtenir via un financement public ou un partenariat stratégique avec une entreprise.
Trophos ne désespère pas de connaître un destin comparable à celui de ses homologues : Biogen Idec, une entreprise américaine née en novembre 2003 de la fusion de deux leaders mondiaux en biotechnologie (Biogen Inc et IDEC Pharmaceuticals Corporation), de Genzyme biotech de Boston qui fait partie depuis 2011 du groupe Sanofi, ou encore Actelion.