Les Moutons de l'Ouest déploient l'éco-pâturage clés en main

Par Frédéric Thual, à Nantes  |   |  444  mots
Site de Tougas à Saint-Herblain où VSB Energies a déployé un troupeau de 70 moutons pour entretenir un terrain de 14 hectares où sont implantés des panneaux solaires. (Crédits : Frédéric Thual)
Diplômé de l'Icam, l'ingénieur Quentin Noire a fondé les Moutons de l'Ouest il y trois ans, à Nantes. Une solution d'Eco-pâturage sur-mesure et clé en main qui séduit entreprises et les administrations. La jeune entreprise s'apprête à créer des antennes à Vannes, Laval, La Roche-sur-Yon, Le Mans et Angers en 2020.

« A ce jour, avec 300 moutons et chèvres, nous entretenons 350.000 m² d'espaces naturels», explique Quentin Noire, fondateur de l'entreprise les Moutons de l'Ouest, à Nantes. Rien ne le prédestinait à l'élevage. « C'est en visitant des projets sociaux et environnementaux au Mexique et en Afrique du Sud à l'issue de mes études à l'Icam que j'ai découvert que l'on pouvait vivre de sa passion autour d'une activité qui ait du sens.»

De retour en France, à la lecture d'un article sur l'Eco-pâturage, c'est l'étincelle. Durant deux ans, il se forme au lycée agricole de Laval et chez un éleveur avant de se mettre à son compte en novembre 2016. Avec un apport personnel et un investissement réduit. Il faut compter 80 euros pour l'achat d'un mouton de Ouessant et 130 euros pour un mouton des landes de Bretagne. Il en faut au minimum deux sur un terrain d'au minimum 1500 m². « J'ai dimensionné l'élevage au fur et à mesure de la croissance de la société. Avec l'acquisition de quelques moutons puis en gérant la reproduction », explique-t-il. Face aux interdictions d'utilisation de produits phytosanitaires et à la prise de conscience de la nécessaire sauvegarde de la biodiversité, l'Eco-pâturage fait son chemin.

Des prix sur-mesure

En trois ans, une quarantaine d'entreprises (Maison du monde, les ateliers Louis Vuitton...), de collectivités, de maisons de retraite, d'écoles, de sites logistiques ou de zones tertiaires... ont fait appel aux Moutons de l'Ouest pour déployer des animaux sur des terrains pouvant atteindre 15 hectares. « C'est moins bruyant qu'une tondeuse, la tonte est étendue dans le temps et les animaux créent du lien social », indique Quentin Noire, qui a surtout bâti des offres sur-mesure et clé en main.

Après Nantes, l'entreprise, dont le chiffre d'affaires s'élève entre 160.000 et 200.000 euros en 2019, vient de créer des antennes à Rennes et Saint-Malo et entend élargir son territoire à l'ensemble des Pays de la Loire en 2020. « Notre priorité, c'est de veiller au nombre adéquat de moutons sur le site. Ensuite, on s'occupe de tout.»

Financièrement, le coût, variable selon la configuration des sites, serait, selon Quentin Noire, 25% moins cher qu'un traitement mécanique. « Pour nous, c'est 25% plus cher qu'un traitement traditionnel », calcule David Haro, responsable de l'exploitation et de la maintenance VSB Energies Nouvelles qui exploite des panneaux solaires sur un terrain de 14 hectares, à Saint-Herblain (44) où 70 moutons sont à l'œuvre. « Les moutons ne mangent pas tout et imposent malgré tout une fauche mécanique. Au total, la gestion de l'espace naturel représente 40% des coûts d'exploitation du site. Mais, on ne peut prétendre produire de l'électricité verte et désherber avec des produits chimiques ! »