Manitou et Bénéteau embarquent sur le cargo à voiles Neoline

Par Frédéric Thual, à Nantes  |   |  409  mots
Le cargo à voiles de Neoline permettrait d'économiser plus de 4.000 tonnes de CO2 par an. Mise en service prévue en 2021. (Crédits : Mauric)
Neoline trouve des vents porteurs. Après Renault, les groupes Bénéteau, leader mondial des industries nautiques, et Manitou, leader mondial de la manutention tout-terrain, viennent d'apporter leur soutien au projet de cargo roulier à voiles développé par la société nantaise Neoline.

Avec les promesses de Renault, Manitou et Bénéteau, Neoline vient de formaliser l'épine dorsale de son projet. « C'est le fond de cale qui assure 50 % de la rentabilité du premier navire et nous permet d'aller chercher autour. Surtout, ce sont des signaux favorables qui crédibilisent le projet et vont nous aider à convaincre les investisseurs », espère Jean Zanuttini, l'un des fondateurs de Neoline qui vise la construction d'un puis de deux cargos rouliers à voiles (4.200 mètres carrés) de 136 mètres pour transporter du fret maritime entre Saint-Nazaire, la côte est américaine et Saint-Pierre-et-Miquelon.

La technologie permettrait de réduire jusqu'à 90% des émissions de CO2 comparé à un cargo traditionnel. L'alliance des arguments écologique, technique et économique a, semble-t-il, convaincu les industriels, désireux de réduire leur impact environnemental, d'embarquer dans l'aventure.

« Il est primordial pour le groupe Manitou de pouvoir accéder à des solutions de transport à la fois performantes et responsables. La proposition de Neoline est en adéquation avec nos besoins opérationnels. Elle est par ailleurs viable énergétiquement avec une estimation à plus de 4.000 tonnes de CO2 économisés par an », précise Augustin Merle, manager Transport et Projets logistiques chez Manitou Group, qui prévoit en 2019 de transporter par bateau plus de 1.000 machines depuis l'Europe vers les États-Unis.

Une mise en service prévue pour 2021

Neoline ambitionne de capter la totalité de ce flux. De son côté, Bénéteau, qui exporte 80 % des bateaux construit en Europe, dont une partie vers les États-Unis et le continent nord-américain, s'est lui aussi montré intéressé pour le transport de navires de 70 pieds (21,48 mètres). Les capacités de stockage du futur Neoline d'une hauteur de 9,80 mètres permettent de transporter ces bateaux d'un seul bloc, alors que le gabarit habituel de 7 mètres obligeait, jusqu'à présent, d'embarquer ces unités en deux parties.

« Neoline propose une solution sur mesure, écologiquement et économiquement pertinente pour nos flux transatlantiques, avec un chargement au plus près de nos chantiers », justifie Magdeleine Allaume, directrice Achat et Supply chain du groupe Bénéteau.

En phase de levée de fonds, Neoline doit maintenant mobiliser les financeurs pour lancer la construction dès l'automne prochain. La mise en service est prévue pour 2021. Le nom du chantier devrait être annoncé courant avril. Le cargo à voiles de Neoline permettrait d'économiser plus de 4.000 tonnes de CO2 par an. Mise en service prévue en 2021.