Nantes fait feu de tout bois sur la construction de bois

Par Frédéric Thual  |   |  370  mots
Le développement de la filière bois était l’un des engagements du Grand débat sur la transition énergétique. (Crédits : DR)
Dans les Pays de la Loire, tous les indicateurs sont au vert pour construire et se chauffer au bois.

Trois mois après la décision prise de tripler la construction bois sur le territoire métropolitain, Nantes Métropole et l'association Atlanbois s'apprêtent à lancer, en octobre, un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour sélectionner des lieux et des opérations immobilières (logement, tertiaire...) susceptibles de favoriser l'utilisation du bois et des matériaux biosourcés. Les premières livraisons pourraient intervenir courant 2023.

C'était l'un des 33 engagements pris au lendemain du Grand débat sur la transition énergétique. L'ambition est d'atteindre 20 % de construction en bois (30 % lorsque la métropole est maître d'ouvrage) en 2025, contre 8 % en 2019. « C'est très insuffisant au regard des enjeux climatiques », affirme Nicolas Visier, délégué général d'Atlanbois, fondée il y a six ans pour soutenir et accompagner le développement de la filière. « Aujourd'hui, les forêts françaises absorbent 15 % du CO2, elles pourraient faire le double. C'est tout le paradoxe : plus on consommera de bois, plus on replantera et absorbera de CO2 », dit-il encore.

500 hectares et 1 million de tonnes de bois

Loin d'être la plus boisée, la région des Pays de la Loire, avec 367.000 hectares de forêts, se situe au quatrième rang français. « On a une réserve de 2 millions de tonnes, on pourrait récolter 700.000 tonnes supplémentaires », assure-t-il. Les replantations engagées suite à la déprise agricole ont permis de gagner 25.000 hectares. En 2018, les 300 hectares aidés pour la replantation devraient produire 560.000 tonnes de bois. On pourrait cette année monter à près de 500 hectares et 1 million de tonnes.

Reste à en avoir l'utilité. C'est tout l'enjeu de l'AMI et de l'association Atlanbois qui fait feu de tout bois afin de rencontrer, à Nantes, au Mans, à Angers..., les élus, les aménageurs, les opérateurs, pour inciter à la construction bois mais aussi à se chauffer au bois. Entre le tertiaire et l'agricole, 800 chaufferies existent sur le territoire. 80 projets ont été identifiés pour chauffer des Ehpad, des piscines, des établissements scolaires....

Reste à convaincre, avec des retours sur investissement sur dix, quinze ou vingt ans. Et la filière doit désormais faire face à la raréfaction des charpentiers et menuisiers... 56 % des entreprises se disent prêtes à embaucher.