Mécène & Loire, la fondation totalement atypique d'Anjou

La surprenante fondation angevine Mécène & Loire à la veille de lancer sa seconde édition redoute un tour de vis fiscal du gouvernement : en abaissant l'avantage fiscal de 60% à 30% du don, il remettrait en cause cette nouvelle forme de mécénat, collective et territoriale, née en 2007 entre Maine et Loire.
L'orchestre scenefonia d'Angers aidé par Mécène et Loire

La première édition de la fondation Mécène & Loire avait permis de collecter 691250 euros qui ont été utilisés pour financer 108 projets culturels, sportifs, solidaires ou environnementaux participant au rayonnement de l'Anjou. « Une réussite autant qu'une fierté », assurent de nombreux acteurs angevins, au regard d'une initiative, qui a permis à certains artistes et artisans de monter sur scène, de sortir des frontières du département et, dont le modèle a été reproduit par la chambre consulaire de Perpignan.
Initiée par la Chambre de commerce et d'industrie du Maine et Loire pour favoriser l'attractivité de la douceur angevine, Mécène & Loire fût la première fondation française à rassembler PME et de TPE sous une même bannière ; une entreprise d'expertise-comptable, une chaine de restauration, de boulangerie, un agent immobilier, un architecte, des fabricants de peinture et d'articles de sport, un libraire... au total, vingt-quatre dirigeants se sont lancés dans l'aventure du mécénat. Avec des dons pouvant aller jusqu'à 10.000 euros par an sur 5 ans.

Une passerelle entre l'entreprise et la culture

« Même si la réduction du crédit d'impôts -60% du don à ce jour- n'est pas négligeable, avec le recul, elle apparaît bien secondaire au regard de l'impact pour nos entreprises », estime Hervé Fillion, patron du cabinet d'expertise et d'audit comptable Strego, donateur, et trésorier de la fondation. « D'abord, c'est un accès vers le monde de la culture que l'on ne fréquente pas forcément. C'est un moyen de se réunir des chefs d'entreprises qui ne se connaissaient pas et d'échanger autour de sujets que l'on n'aborde généralement pas. C'est une action qui permet de donner une image à l'économie angevine, et même si cela a été le moins réussi chez nous, c'est un moyen d'impliquer et de faire participer les salariés », reconnaît-il. A Montreuil Bellay, un projet artistique a permis d'impliquer les habitants dans la réalisation d'une ?uvre en inox qui devrait, bientôt, trôner dans un lieu emblématique de la commune. Un projet de restauration d'orgues a permis de monter le festival du printemps des Orgues joué à la cathédrale d'Angers, puis à l'opéra Bastille et à Toulouse. Une bourse de 45.000 ? a soutenu la démarche artistique « art, innovation et économie en Anjou » du photographe Jérémie Lenoir.

Doubler l'effectif des donateurs

En cinq ans, cinq cents projets ont sollicité l'intervention financière de Mécène & Loire. Un sur cinq a été soutenu. Soit, cent-huit projets, dont 86% concernaient la culture (dont 34% pour la musique), loin devant la culture/solidaire (8%), le sport (3%) et l'environnement (2%). Surtout, la fondation s'est affirmée dans le paysage économique et culturel angevin. A tel point que les fondateurs de Mécène & Loire voudraient élargir l'effectif à quarante-cinq membres pour subvenir à l'attente des porteurs de projets. Reste une inconnue de taille, la décision du gouvernement Ayrault qui pourrait, dans les prochaines semaines, rogner sur les 60% de crédits d'impôts accordés par le précédent gouvernement pour les ramener à 30% même si la ministre de la Culture Aurélie Filippetti s'est déclarée en faveur du maintien du taux actuel. La décision dépasse, cette fois, largement les terres angevines.
 

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