Biotechnologies : des mini protéines pour diagnostiquer et soigner plusieurs maladies

Depuis trois ans, la société nantaise Affilogic met au point des nanofitines utilisés comme une alternative aux anticorps pour diagnostiquer ou traiter des pathologies comme la maladie de Crohn, le psoriasis, la Dmla (dégénérescence maculaire liée à l'âge), la polyarthrite rhumatoïde... Sept projets pilotes sont entre les mains de l'industrie pharmaceutique. En attente de validation.
Ces protéines, vingt fois plus petites que les anticorps, ont la particularité de pouvoir être associées à d'autres molécules et pouvoir trouver des applications dans le diagnostic ou le traitement de pathologies. Les faibles coûts de production pourraient permettre à terme de proposer des traitements ciblés et individualisés au prix des antibiotiques. © Affilogic

"2013 sera une année charnière pour Affilogic", reconnaît Olivier Kitten, président et co-fondateur de la société de biotechnologies nantaise, à quelques jours de s'envoler pour le Japon. Objectif : rencontrer les dirigeants de trois laboratoires de recherche de l'industrie pharmaceutique nippone et signer des contrats à long terme permettant d'assoir la croissance de l'entreprise, née en 2010. "Contrairement aux pratiques européennes ou américaines, mettre un pied dans une entreprise japonaise ouvre les portes sur le long terme quand il faut passer par l'évaluation de projets pilotes sur d'autres contrées", explique Olivier Kitten, qui espère la signature d'un contrat pour 2013 au Pays du soleil levant. Un gage de visibilité et de crédibilité renforcée.
Depuis sa création et son premier contrat pour le français Mérial, l'entreprise a de fait multiplié les projets pilotes en France, en Belgique, aux Etats-Unis (à Chicago), etc. "C'est comme une partie de ping pong. Un contrat en entraîne un autre et notre crédibilité grandit", observe le président d'Affilogic qui s'est vu confié, par le CNRS et l'Institut Pasteur, une licence exclusive d'exploitation mondiale des nanofitines pour 20 ans. Issues de bactéries découvertes au début des années soixante-dix dans les geysers du Park national américain Yellowstone, ces protéines, vingt fois plus petites que les anticorps, ont la particularité de pouvoir être associées à d'autres molécules et pouvoir trouver des applications dans le diagnostic ou le traitement de pathologies. Les faibles coûts de production pourraient permettre à terme de proposer des traitements ciblés et individualisés au prix des antibiotiques.

Une validation dès 2013 ?

A ce jour, à la demande d'industriels, Affilogic a mis au point une quinzaine de nanofitines, dont sept sont en cours d'évaluation par les clients. Lancés pour certains depuis 2007, la validation ou non interviendra courant 2013 ou 2014. Dès lors l'industrialisation et la mise sur le marché prendront encore six à sept années et donneront du grain à moudre à Affilogic.
Engagé dans un projet de recherche européen pour lutter contre les maladies inflammatoires, l'entreprise nantaise mène parallèlement des travaux pour le compte du CNRS, de l'Institut Pasteur, de l'Inserm et quelques projets internes. Lauréate du Challenge national à la création d'entreprises Innovantes en 2010, Affilogic (8 personnes) a vu son chiffre d'affaires passer de 250.000 euros à 600.000 euros en 2012, subventions comprises. Hors aides, l'entreprise voudrait atteindre un million d'euros de chiffres d'affaires d'ici 5 ans voire plusieurs millions si des contrats de mise sur le marché et d'industrialisation sont décidés.
"Nous avons la chance que l'industrie pharmaceutique a peu anticipé le renouvellement des brevets qui arrivent en fin de vie et se tournent aujourd'hui de plus en plus vers les produits émergents", observe Olivier Kitten. Le co-fondateur d'Affilogic est à l'initiative du pôle de compétitivité Atlanpôle biothérapies, secteur qui réunit quelques deux mille salariés en Pays de la Loire.

 

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Commentaires 2
à écrit le 16/01/2013 à 9:37
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Il n'est pas normal que la licence exclusive d'exploitation mondiale des nanofitines soit attribuée pour 20 ans à une seule entreprise de 8 personnes, qui peut réussir ou échouer. Surtout si la mise sur le marché éventuelle doit prendre encore six à...

le 16/01/2013 à 16:09
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@Jos : il semble qu'Affilogic est une émanation de chercheurs du CNRS et l'Institut Pasteur ; le principe de création d'une start-up est alors justifié ; il faut du temps pour mettre sur le marché un médicament et là, les délais annoncés sont asse...

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