Les feux rouges de Grolleau espèrent toucher le jackpot à Paris

Spécialisée dans la fabrication d'armoires urbaines d'énergies électriques, la société Grolleau a livré 1.500 feux tricolores en moins de dix semaines à la ville de Paris. Un savoir-faire qui peut lui ouvrir les portes du marché de renouvellement des 144.000 points de signalisation lumineuse dans la capitale.
Qualifiés aux normes CE, répondant aux exigences pointues de la mairie de Paris, les six modèles conçus par Grolleau voient leur consommation énergétique divisée par deux pour descendre à 13 watts par source. © Grolleau

Tout le monde sur le pont. Chez Grolleau, à Montilliers, dans le Maine et Loire, la R&D qui planchait déjà depuis plusieurs années sur les feux tricolores a retroussé ses manches pour activer le programme de requalification, les équipes de productions sont passées en 3x8, la supply chain a démultiplié ses efforts pour obtenir l'ensemble des pièces nécessaires à la fabrication de ces nouveaux feux tricolores. Le tout livré en trois mois. Un véritable défi industriel que vient de réussir la PME.
Qualifiés aux normes CE, répondant aux exigences pointues de la mairie de Paris, les six modèles conçus par Grolleau voient leur consommation énergétique divisée par deux pour descendre à 13 watts par source. C'était l'une des demandes du groupement d'entreprises Evesa (Etde, Vinci Energie, Satelec, Aximum), en charge de réduire de 30% la consommation globale d'énergie de la ville de Paris d'ici 2020.

10 % des effectifs se consacrent à la R&D

Engagé dans le cadre du plan Climat 2012, ce processus agit sur les 201.000 sources d'éclairage public et... le remplacement des 144.000 feux tricolores de la capitale. Un marché sur lequel, Laurent Marbach, PDG de Grolleau, espère quelques retombées. Même s'il ne doute pas qu'avec l'arrivée des leds, les pays de l'Est devraient tenter de s'engouffrer dans la brèche. "C'est un marché de niche qui n'intéresse personne. Mais pour nous, c'est le moyen d'être reconnus comme un véritable intégrateur et pas seulement comme un simple fabricant d'armoires", explique-t-il.
Après avoir équipé la France et une partie de l'Europe en stations GSM (pour téléphones mobiles) dans les années 90, le ralentissement de ce marché a conduit l'entreprise a réduire la toile et à trouver de nouvelles idées de développement. En baisse pendant plusieurs années, le chiffre d'affaires plonge de 73 millions d'euros à 15 millions d'euros en 2005. L'effectif est ramené de 230 à 140 personnes, dont 10% constituent, désormais, le bataillon de R&D.

Diversification et export

Après le GSM, Grolleau s'est attelé à l'ADSL en fournissant les armoires DSLAM, et la PME accompagne aujourd'hui le développement de la fibre optique pour France Telecom et SFR. Ou encore le développement de bornes de rechargement pour les véhicules électriques, expérimenté à Rennes à l'heure actuelle. "Si notre activité de base de fourniture d'armoires urbaines en aluminium pour les villes représente encore 50%, nous intervenons aussi à 35% pour les télecoms, 10% pour l'industrie, 5% pour la navale et le ferroviaire", précise Laurent Marbach, dont la politique de R&D et de diversification porte ses fruits. "En période de crise, ajoute-il, nous avons réalisé 8% de croissance l'an dernier, mais la guerre des prix est sauvage". De 16,4 millions d'euros en 2012, le chiffre d'affaires pourrait atteindre 17 millions d'euros en 2013. Année qui pourrait même conduire Grolleau, engagé dans la quête des réductions de consommation d'énergie, à repasser les frontières nationales avec un projet en Arabie Saoudite.
 

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Commentaires 2
à écrit le 25/01/2013 à 22:30
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LES concurrents vont voir rouge

à écrit le 25/01/2013 à 17:09
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il porte bien son nom du coup

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