Photovoltaïque : Libre Energie lance le "Kilowatt Cube" pour pays ensoleillés

Par Frédéric Thual, à Nantes  |   |  358  mots
Le marché mondial de l'énergie autonome est estimé à 37 milliards de dollars. Si le coût d'un kWh public atteint en moyenne 10 centimes (11 centimes en France, 17 dans l'UE, il s'élève, selon Libre Energie, à 20 centimes pour le "Kilowatt Cube", et 50 centimes pour un générateur diesel ou essence. © Libre Echange
Malmenée par la dérèglementation survenue sur le marché du photovoltaïque, la société nantaise s'est diversifiée avec la mise au point d'un générateur solaire autonome. Après l'innovation, cap sur l'export et les pays bénéficiant d'un bon ensoleillement.

Après avoir allègrement surfé sur les marchés subventionnés du photovoltaïque, Libre Energie, bureau d'études nantais, a vu fondre son chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros en 2010 à 1 million d'euros en 2012 et son effectif passer de 26 à 12 personnes aujourd'hui. Douche froide. Pour la PME, le salut est venu d'une demande de Greenpeace qui lui a commandé un générateur autonome pour éviter de se connecter sur le réseau électrique classique.
Chez Libre Energie, l'idée fait son chemin. De prototype en prototypes, la PME investit 200 000 euros pour mettre au point une gamme de cinq générateurs solaires autonomes d'une puissance de 4 à 10 kWh et d'une autonomie de 9 à 18 kWh. Ce "Kilowatt Cube" fournit, en moyenne, l'équivalent de l'énergie nécessaire à l'alimentation d'une maison de 200 m2 fonctionnant à l'européenne (climatisation, télévision, électroménager, etc.).
Grâce à un système de ventilation dynamique, brevetée, la solution répond aux besoins des pays émergents d'Afrique de l'Ouest et du Moyen-Orient, où poussières et chaleurs rythment le quotidien. Et, où certains sites isolés ne peuvent être raccordés au réseau public d'énergie.

Coût : 15 000 euros en moyenne

Lancé en octobre dernier, les produits sont en test dans des coopératives agricoles, sur des champs pétroliers, des zones militaires ou l'habitat isolé, dans l'éco-tourisme. Chaque appareil, de la taille d'un gros congélateur, pèse une tonne et coûte en moyenne 15.000 euros. Truffés d'électronique, ils sont capables de fonctionner trois jours sans un rayon de soleil, de délester les éléments non-indispensables, de se connecter via le réseau GSM (s'il passe) ou par satellite (si on y met le prix) à une plateforme de supervision.
Moins gourmands que leurs congénères diesel ou essence, ces appareils devraient générer 40% du chiffre d'affaires (3 millions d'euros) attendu cette année par Libre Energie. "Une part qui pourrait atteindre 60% à 70% en 2014", estime Frédéric Chereau, directeur associé. Une récente levée de fonds de 370.000 euros accompagne le développement de la PME à l'international et l'extension du site de production de Bouguenais, près de Nantes.