François Hollande inaugure la cité de l'objet connecté à Angers

Le Président de la République inaugure ce vendredi 12 juin, la première Cité de l'objet connecté à Saint-Sylvain d'Anjou, près d'Angers. Une brique de plus pour la filière électronique régionale qui veut réindustrialiser son territoire en mettant en relation startups, pme, ETI et industriels, et rayonner à l'international
Monté à la mode start-up en tout juste un an, le projet a bénéficié de l'expertise d'Eric Carreel, Pdg de Withings, spécialisée dans les objets connectés

C'était l'un des 34 pans de la "Nouvelle France Industrielle" imaginés par Arnaud Montebourg, récemment ramenés à neuf solutions par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron pour accélérer la réindustrialisation française.

Aujourd'hui, c'est le président de la République, François Hollande, qui apporte sa contribution en venant inaugurer la première Cité de l'Objet Connecté (COC), à Saint-Sylvain d'Anjou, au Nord d'Angers. Monté à la mode start-up en tout juste un an, le projet a bénéficié de l'expertise d'Eric Carreel, Pdg de Withings, spécialisée dans les objets connectés, président de la COC, et de la pugnacité de Paul Raguin, Pdg du groupe angevin d'électronique Eolane (3.500 personnes) et président du cluster d'électronique We Network, restructuré l'an dernier pour accompagner la  refondation de la filière électronique dans l'Ouest. "En moins de deux  mois, nous avons rassemblé les fonds nécessaires", se félicite Thierry Sachot,  directeur général du groupe d'électronique Eolane et directeur général de la COC.

50 milliards d'objets connectés en 2020

Créée sous la forme d'une SAS au capital de 1,5 millions d'euros, cette cité angevine réunit dix sept partenaires (Eolane, Indigo, Qowisio, Telelogos, CDplast, M2oCity...) dont  deux opérateurs de téléphonie (Bouygues et Orange) et deux acteurs mutualistes (Inter Mutuelles Assistance et Harmonie mutuelle), et vient d'être approché par le premier réseau de magasins dédiés aux objets connectés Lick. De son côté, la région des Pays de la Loire est intervenue pour 1,5 millions euros, financés à parts égales entre subvention et avance remboursable. Dans le cadre de l'appel à projet Piave, l'Etat amène 1,5 millions d'euros via BPI France. "L'argent est mis dans les objets connectés comme jamais. Tous les éléments sont réunis pour leur développement. Car, la vraie bataille se joue autour du Cloud et du big data", affirmait, Pascal Cagni, l'ex-vice-président d'Apple Europe, lors d'une récente conférence organisée par l'Ensam (Ecole Nationale Supérieur des Arts et Métiers) à Angers.

"Aujourd'hui, 70% des devices sont mobiles. Avec la miniaturisation, le Bluetooth, le développement du très haut débit... Les capteurs sont de plus en plus présents. On estime qu'à l'horizon 2020, il y aura plus de 50 milliards d'objets connectés dans le monde. Une révolution qui va permettre de rattrapés les ratés [de l'industrie française]...  A l'instar, d'Airbus qui consacre désormais 50% de sa R&D à la réduction de ses coûts de production, le manufacturing, c'est là où il faut aller. C'est là, la vrai révolution et une vraie opportunité pour le pays."

C'est là, en tout cas, que se positionne la cité de l'objet connecté angevine.

De la simple idée aux services de R&D externalisés

Un temps imaginée dans les locaux de l'équipementier automobile Valéo, la Cité de l'Objet Connecté aura finalement trouvé refuge dans l'espace libéré par l'électronicien angevin Radio Comptoir Ouest (RCO). Un lieu racheté quatre millions d'euros par  Angers Loire Métropole, dont 1.800 des 8.800 m² disponibles sont loués à la COC. La ville d'Angers a elle mis la main à la poche pour aménager les locaux installés sur deux niveaux. Avec un espace de co-working, un fablab, des bureaux et un espace industriel équipé d'outillages, de machines de découpes, d'imprimantes 3D, etc. Les porteurs de projets trouveront là les outils, les conseils ou l'orientation nécessaires au développement et à la concrétisation de leurs idées.  2,1 millions d'euros d'investissements en machines sont programmés pour les deux prochaines années.

"La grande nouveauté, c'est de concentrer sur un même lieu l'ensemble des compétences nécessaires à la conception de produits intelligents en matière d'électronique, de plasturgie, de mécanique, de design...et de les rendre accessible à tout porteur de projet d'objet connecté, sur place ou in situ en allant dans les entreprises compétentes", explique Thierry Sachot, directeur général du groupe d'électronique Eolane et directeur général de la COC, qui pourrait aussi bien accueillir un individu avec une simple idée, des startups, des PME ou des ETI ayant besoin d'isoler une équipe de R&D. De l'un à l'autre, les experts de la COC les orienteront vers l'incubateur WeForge ou vers les compétences internes ou le savoir-faire des entreprises locales.

Accompagner 170 projets par an

L'objectif est d'accompagner 170 projets par an à l'horizon 2018. Ils devraient être près d'une trentaine d'ici la fin de l'année, utilisant soit l'espace de co-working (abonnement mensuel de 300 euros et la location de bureau) soit l'espace industriel pour les projets les plus mûrs. Ils bénéficieront de l'accompagnement d'un comité d'experts (faisabilité, marché, technologies...) pour la réalisation de prototypes ou le lancement de pré-séries. "Ce sera à la fois un incubateur, un lieu de partage et d'accélération. Une aide à la prise de décision entre l'idée et les coûts de réalisation", explique Thierry Sachot, qui ébauche le recrutement d'une équipe de dix personnes tandis qu'une dizaine de porteurs de projet viennent de frapper à la porte de la COC.

Doudou connecté

Parmi eux, les startups Apidou visant à développer un doudou connecté pour que l'enfant interagisse avec son environnement, City Taps qui veut produire un compteur d'eau  connecté à l'internet permettant des prépaiements par téléphone mobile pour offrir aux urbains des pays en voie de développement d'accéder à l'eau courante à domicile, Hector qui envisage la production d'un thermomètre connecté et intelligent ou encore la start-up Jool qui promet, grâce à un bijou connecté, entre la boucle d'oreille et l'appareil auditif, d'enregistrer en trois 3 D les meilleurs moments de sa vie pour pouvoir se les repasser en boucle...

"La cité s'inscrit dans un écosystème", précise Thierry Sachot, qui estime qu'à terme 40% de la production française délocalisée pourrait être rapatrié dans l'Hexagone et non plus filer vers des plateformes asiatiques. Mieux, la COC et son environnement veulent devenir un véritablement centre de ressources en Europe.

Angers candidat à la French Tech

L'écosystème, en tout cas, accélère. Le déploiement du très haut débit est en marche. Il ya quelques semaines, les Angevins se connectaient au GIX régional Ouest IX. Le cluster "West Electronic et applications Network"  signait une convention Recherche-Formation Innovation avec les universités de Nantes, Angers et du Maine  pour  de se donner les moyens de conquérir de nouveaux marchés et d'insuffler de nouveaux usages autour d'un projet fédérateur axé vers les objets connectés, les capteurs intelligents, les nouvelles formes d'énergie (smart power) et les nouveaux matériaux pour les intégrations hétérogènes. Inédite, cette collaboration public-privé doit permettre de  muscler la filière électronique professionnelle, aujourd'hui, composée de 25.000 emplois, 3.900 étudiants et 250 chercheurs.

A l'horizon, ce RFI, doté d'un budget de 18 millions d'euros sur 5 ans, doit attirer cinquante nouveaux chercheurs, une soixantaine de doctorants et mettre à disposition une centaine de bourses de mobilité internationale pour les post-doctorants étrangers. Un prélude aussi au campus de l'électronique et à la plateforme technologique mutualisée Pleiade en cours de constitution. Des briques qui ont dernièrement incité les acteurs angevins a déclaré officiellement leur candidature à la labellisation French Tech.

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Commentaire 1
à écrit le 12/06/2015 à 8:30
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Hollande devrait en profiter pour se connecter à la réalité économique ....

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