Le département du Rhône et le Grand Lyon annoncent leur mariage pour créer une eurométropole

Par Françoise Sigot, à Lyon (Acteurs de l'économie)  |   |  459  mots
Gérard Collomb, sénateur-maire de la capitale des Gaules et président du Grand Lyon. Copyright Reuters/Gonzales Fuentes
Le président du Grand Lyon et le président du Conseil général du Rhône ont décidé de partager le département en deux, pour faire émerger une eurométropole. Une décision politique prise dans la discrétion, sans phase de concertation, et qui laisse entière la question de la répartition des actifs et des passifs.

« Ce que nous avons décidé de faire marquera la France », se félicite Gérard Collomb, président du Grand Lyon et du pôle métropolitain. Le sénateur-maire souhaite construire une métropole d'intérêt européen : « Le problème de Lyon n'est pas de se comparer aux autres grandes villes françaises, mais bien aux métropoles européennes ». Un projet patiemment mûri et concrétisé pas à pas depuis de nombreuses années, comme en témoignent quelques initiatives fédératrices telles l'Inter-Scot ou la Conférence des maires. Désormais, c'est Michel Mercier, le président du Conseil général du Rhône, qui donne à Gérard Collomb les moyens de franchir une dernière étape.
En effet, les présidents du département et du Grand Lyon ont décidé de saisir l'opportunité de la réforme en cours en matière de décentralisation pour « aller plus loin »... et plus vite. En juin 2013, date à laquelle devrait être promulguée la loi permettant de créer cette nouvelle collectivité territoriale, Grand Lyon et le département devraient être en ordre de marche pour ne faire plus qu'un à l'intérieur des frontières d'une communauté urbaine qui concentrera 80 % des habitants du Rhône. Sur ce territoire, l'ensemble des compétences du Conseil général ira donc à la nouvelle métropole.

Opération quasi invisible pour les contribuables

« Le département du Rhône subsistera au-delà des limites du Grand Lyon. Ce qui reste représente un peu plus que le département de la Savoie, autant dire que cet ensemble est totalement viable », assure Michel Mercier. L'objectif des élus rhodaniens est de parvenir à concrétiser leur projet à horizon de juin 2014, lors des prochaines élections municipales. « Il faut aller vite. Si nous nous engluons dans des discussions qui traînent, ce projet ne se fera pas », martèle le président du Grand Lyon.
Cela suppose toutefois de parvenir à se répartir les actifs depuis 2014, mais aussi le passif. « Nous allons mettre en place un groupe d'étude et une commission chargée de définir des grilles de répartition », promet Gérard Collomb. Sur le volet politique, les conseillers généraux élus sur le territoire du Grand Lyon, disparaîtront au profit de conseillers communautaires élus lors des prochaines élections de juin 2014.
Dans la pratique, sur le périmètre métropolitain, les attributions du Conseil général (aide sociale, petite enfance, collèges, etc.) et les personnels qui y sont attachés seront basculées vers la métropole. Une opération quasi invisible pour les contribuables de ce territoire, puisque les deux acteurs du projet sont également favorables à un maintien des taux de fiscalité.