Bosch va-t-il faire son deuil du solaire ?

L'équipementier allemand aurait décidé de se retirer du photovoltaïque et négocie avec des acheteurs asiatiques. Cette activité a accumulé 1,2 milliard de pertes en deux ans.
Centrale solaire Bosch construite en 2009 à Erfurt, en Allemagne, d'une surface totale 130 000 m2 avec 21 898 modules @Bosch

Nouveau nuage dans le photovoltaïque allemand. Après les difficultés de Q Cells tombé dans le giron du coréen Hanwha, puis la récente décision du conglomérat Siemens de se séparer de son pôle énergie nouvelle, c'est Bosch qui s'apprête à se retirer du solaire, de façon totale ou partielle. Le sujet devait être abordé lors du conseil de surveillance de l'équipementier allemand, ce lundi, apprend-on de sources syndicales. La question a été repoussée à début 2013 car les membres du « board » ont des avis différents.
Les dirigeants de la division automobile, assurant 60 % des revenus consolidés, prônent une ligne radicale et veulent un retrait rapide faisant valoir que l'activité a accumulé 1,2 milliard de pertes en deux ans et menace l'ensemble. Les patrons de la branche solaire - diversification plus récente et forte néanmoins de 3 000 collaborateurs - demandent un sursis. Certitude, la firme outre-Rhin, présente sur toute la chaine industrielle solaire, ne continuera pas ainsi.
Plusieurs scénarios seraient étudiés : soit la vente de la production de wafers et lingots, la partie amont la plus capitalistique, soit l'adossement de la totalité du business dans le photovoltaïque incluant aussi la fabrication de cellules et de panneaux à nouvel actionnaire majoritaire, semble-t-il. Selon nos sources, des contacts auraient été pris avec un acteur coréen pour la première option et chinois pour la deuxième.

Inquiétudes à Vénissieux

Ces perspectives inquiètent l'usine lyonnaise de Vénissieux, qui, pour éviter la fermeture promise en 2009 du fait du déclin de son plan de charge dans les pompes automobiles pour moteurs diesel, plus conformes aux normes environnementales, s'est convertie dans l'assemblage de panneaux. Pour ce faire, plus de 30 millions ont été injectés dans l'installation de deux lignes et l'aménagement du bâtiment tandis que 250 salariés ont été formés à ces nouvelles tâches.
Ce choix stratégique, en pleine remise en cause de la politique française en la matière, avait été jugé courageux mais il avait alors été justifié par un pari sur le long terme. Le rythme quotidien de production devait y dépasser dès juillet dernier les 2 000 modules. Mais depuis fin octobre, des mesures de chômage techniques sont observées en raison de l'importance des stocks en Allemagne.
Pour autant, les syndicats ne baissent pas les bras, Marc Soubitez, le représentant CFDT, qui avait été en pointe dans les négociations pour la reconversion du site lyonnais effectué dans un contexte inédit de co-gestion entre les partenaires sociaux, entend mobiliser les pouvoirs publics français. Il se rendra jeudi 20 décembre au ministère de l'Industrie accompagné d'Odile Denis, responsable confédérale CFDT en charge de l'énergie, et du cabinet Syndex, expertise comptable. Les salariés gardent à l'esprit le précédent de Photowatt, entreprise iséroise qui, sur injonction de Nicolas Sarkozy, a été sauvée par EDF.

 

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Commentaires 11
à écrit le 23/12/2012 à 14:44
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Tiens , il n'y a pas si longtemps dans le domaine du solaire , certains nous citaient l'Allemagne en exemple....

à écrit le 18/12/2012 à 7:07
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ça ne sert qu'à faire baver de plaisir les écolos,gardons notre nucléaire,c'est plus sérieux.

le 18/12/2012 à 12:41
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Je ne sais pas si les 40% d'enfants de la Région de Fukushima au Japon déjà victimes de sérieux problèmes à la tyroïde ont la même appréciation que vous sur la notion de ce qui est vraiment sérieux ??? Durant plus d'un demi siècle les économies occid...

à écrit le 17/12/2012 à 23:48
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"Les salariés gardent à l'esprit le précédent de Photowatt, entreprise iséroise qui, sur injonction de Nicolas Sarkozy, a été sauvée par EDF." .. et des promesses de Montebourg de Nationalisation à qui voulait les entendre, on est pas sorti de l'aube...

à écrit le 17/12/2012 à 23:02
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Après la consolidation du solaire on commence à voir les gagnants à long terme, dans le podium mondial du solaire, les 2 premiers sont chinois, le 3eme coréen et le 4e français (Sunpower/Total).

le 18/12/2012 à 0:04
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Le classement n'est pas encore tout à fait clair : vous oubliez d'abord First Solar (US) qui reste le seul acteur profitable (hors dépréciations). Ensuite, la situation des Chinois n'est pas clarifiée: Jinko Solar vient par exemple d'obtenir une lign...

à écrit le 17/12/2012 à 22:45
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Les vêtements c'est fait, Les jouets c'est fait; L?électronique grand public c'est fait et les panneaux solaires c'est fait Bon et bien pour tout ça il n'y a plus de concurrence en Europe, La commission européenne va être contente. Il reste encore d...

le 18/12/2012 à 9:38
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Et l'INES dans tout ça ? Ceci dit, très bon article. A suivre.

à écrit le 17/12/2012 à 21:41
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Le crash de Bosch ds le solaire était à prévoir; Il aurait été plus que surprenant qu'il résiste au dumping des panneaux chinois, conjugué à la baisse de demande et tarifs en Europe. Du mal à comprendre que le groupe ait pu investir autant au moment ...

à écrit le 17/12/2012 à 20:11
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le niais qui a fait cette connerie d´acheter du solaire est monté d´un cran au directoire: Robert Bosch doit se retourner dans sa tombe.

le 18/12/2012 à 23:28
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moins sure que toi ........l innovation a toujours été un état d 'esprit chez Bosch ....... des échecs , c'est pas le premier et pas le dernier. il y a quelques années ils s?étaient plantés avec les bougies céramiques également ...(quelques dizaine...

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