Porcher Industries : la mise en vente est imminente

Par Marie-Annick Depagneux, à Lyon (Acteurs de l'économie)  |   |  424  mots
Porcher industries fabrique notamment des textiles en fibres de carbone. (DR)
L'impossibilité des associés familiaux à s'entendre se solde par la dissolution des holdings contrôlant l'entreprise de plus de 2000 salariés. Porcher Industries reste, malgré tout, un acteur de poids dans les textiles techniques.

Cette fois ci, le processus est irréversible car il relève d?une décision suprême de justice. Porcher Industries, un des principaux fabricants de textiles techniques et matériaux composites (pour l?automobile, le bâtiment, le sport etc.) basé à Badinières, en Isère, sera prochainement mis en vente. Celle-ci fait suite à l?arrêt de la cour de cassation qui a confirmé, en octobre dernier, le jugement de la cour d?appel de Grenoble, prononçant en mars 2011 la dissolution des deux holdings condamnées à la paralysie du fait de profondes mésententes entre deux blocs d?associés familiaux antagonistes. La liquidation, que contestait une des deux parties, concerne la société civile des «Terres froides» et «La Saumuroise de participations», laquelle contrôle en direct l?industriel également détenu par trois financiers minoritaires (BNP Paribas, Siparex Croissance et Natexis). «Je me suis fixé un objectif de six mois pour trouver un bon repreneur. Malgré les problèmes existants entre les actionnaires familiaux, l?entreprise a bien résisté», insiste Bruno Sapin, le liquidateur judiciaire des holdings. Pour mener à bien cette cession, celui-ci se fera accompagner par une banque conseil, choisie en principe lors du conseil de surveillance du 23 janvier prochain, parmi les cinq établissements présélectionnés.

Treize sites industriels dans le monde

Porcher Industries, fondé en 1912 et dont le métier d?origine était le tissage de soie, compte quelque 2000 collaborateurs dans le monde (Europe, Amérique et Asie) et a publié, en 2011 un chiffre d?affaires de 283,88 millions d?euros (en croissance de 4 % versus 2010), un résultat courant de 2,9 millions d?euros et 114,7 millions de fonds propres. Les dissensions familiales remontent à de nombreuses années, et avaient déjà conduit à la nomination d?un administrateur provisoire entre août 2008 et août 2009. Un accord avait alors été trouvé en septembre 2009 entre Robert Porcher, décédé en 2011 à 83 ans et unanimement reconnu comme un vrai capitaine d?industrie, et son fils Philippe. Les termes de ce protocole prévoyaient déjà la recherche d?un acquéreur, alors approuvée dans son principe par tous mais non mise en ?uvre, tout comme la simplification des structures juridiques. L?arrivée de membres extérieurs à la famille dans le cadre d?un renouvellement des organes sociaux a permis de préserver la marche opérationnelle du groupe, dont la direction générale est assurée depuis septembre 2012 par Henri Brosse. Pour preuve : l?inauguration, en décembre, du treizième site industriel, en Russie.