Comment le fabricant de papier-carton Emin Leydier tente de remonter la pente

Le papetier-cartonnier rhônalpin, qui a négocié un accord de stabilité salariale de deux ans, doit encore réaliser 6 millions d'euros de gains de compétitivité cette année. En attendant, le fonds de pension américain qui possède 51% du capital fait montre de patience.
L'usine Elytra, située à Montsûrs (Mayenne), est une unité d'Emin Leydier spécialisée dans la fabrication d'emballages en carton ondulé haute hygiène et aptes au contact alimentaire direct. © Elytra

Les cordons de la bourse d'Emin Leydier seront encore serrés en 2013. Le fabricant de papier et carton pour l'emballage qui, plombé par son endettement, a échappé de justesse à la faillite en 2009, s'est fixé un nouveau plan d'optimisation de 6 millions d'euros en 2013. Il a déjà réduit ses charges de 9 millions d'euros (sur un objectif programmé de 10 millions d'euros) l'an dernier.
Tous les postes de dépenses ont été passés au crible, à commencer par les frais de structure. Le déménagement du siège lyonnais, de la Cité Internationale vers le boulevard Stalingrad à Villeurbanne, a divisé par deux le montant du loyer. Sur le plan social, les 28 suppressions de postes initialement prévues ont été ramenées à 9 départs non remplacés, ceci au prix d'une stabilité salariale sur deux ans. « J'avais proposé cette alternative au comité d'entreprise et la CGT, seul syndicat présent dans notre entreprise, a signé sans problème l'accord en février 2012. Le cabinet Secafi/Alpha leur avait confirmé que notre situation était tendue au millimètre », reconnaît Yves Herbaut, PDG de la société, qui compte 980 salariés répartis sur 6 sites.

Trésorerie menacée

Si les usines ont tourné à plein régime, car les volumes étaient bons, il n'en fut rien pour les marges. Celles-ci ont été prises en ciseau entre un coût des matières premières (vieux papiers à recycler) culminant « entre 90 et 110 euros la tonne, selon les provenances, et un prix de vente de nos papiers de l'ordre de 340 euros, conséquence d'une surcapacité en Europe », poursuit le dirigeant. L'excédent brut d'exploitation a ainsi fondu à 14 millions d'euros, loin des 30 millions budgétisés, menaçant la trésorerie de l'entreprise.
Mais, une fois encore, First Eagle, le fonds new-yorkais entré au capital en 1987 et devenu actionnaire à 51 % en juillet 2009, aux côtés des deux familles éponymes, a fait preuve de compréhension en n'exigeant pas les 4 millions d'intérêts d'emprunt dus. «Il nous demande un reporting régulier et, chaque semaine, je leur fournis un certain nombre d'indicateurs », poursuit le président.

Cibler des débouchés de niche

En ce début d'exercice, la demande est meilleure qu'anticipée. Faut-il y voir une véritable embellie, ou un simple phénomène conjoncturel lié à la reconstitution des stocks ? Pour retrouver une situation saine, Emin Leydier, à l'instar de beaucoup d'industriels, mise sur l'innovation et annonce de nouveaux produits - tels des papiers au grammage allégé - pour la fin de l'année. Il s'agit de cibler des débouchés plus sélectifs.
Reste que le renchérissement du coût de l'énergie, et notamment du gaz, qui pèse désormais pour 30 % dans les coûts de revient, contre 10 % il y a dix ans, inquiète Yves Herbaut. Il dit solliciter désespérément les pouvoirs publics pour obtenir la caution d'un organisme, comme Oséo, pour finaliser le montage financier d'une centrale co-génération biomasse, retenue dans le cadre de l'appel d'offres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE 4), en juin 2011, et destinée à équiper son unité papetière de Laveyron, en Ardèche. Une installation qui lui ferait gagner 10 millions d'excédent brut d'exploitation.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 27/11/2013 à 7:58
Signaler
jusqu a hier je pensais qu emin leydier était super mais suite a une interdiction d usine de st vallier26 cause certe d une erreur de ma part malgré mes excuses aupres de christophe receptionneur de balles a papiers je pensais recevoir un blam et non...

à écrit le 12/02/2013 à 14:22
Signaler
L'usine similaire dans mon coin est en train de passer à la cogénération et produira son propre courant électrique, voire en revendre à EDF. Ca doit marcher puisqu'ils recrutent. Reste que ce sont des entreprises grandes utilisatrices d'énergie qui p...

à écrit le 07/02/2013 à 21:07
Signaler
Allez, allez, une centrale co-génération biomasse ! Emplois pour la conception et la réalisation de la centrale, indépendance énergétique, compétitivité de l'entreprise améliorée. Cycle court, valorisation du territoire. Qu'est-ce qu'ils attendent ?

le 08/02/2013 à 9:36
Signaler
fiancement

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.