Kem One : le suspense se prolonge sur la levée des conditions suspensives

Les quatre candidats en lice ont cependant accepté que leurs offres soient remises aux représentants du personnel et que les créanciers soient consultés. Les négociations achoppent toujours entre les repreneurs et les fournisseurs de matières premières.
Le tribunal de commerce de Lyon qui a déjà reporté plusieurs fois l’examen des offres, a fixé au 12 décembre prochain la nouvelle audience, une date présentée comme butoir en raison de la trésorerie. © DR

Rien n'est gagné mais rien n'est encore perdu, à ce jour, pour Kem One, l'ex filiale vinylique d'Arkema, vendue en juillet 2012 à Gary Klesch, homme d'affaires d'origine américaine. La mauvaise nouvelle, c'est le nouvel et ultime report, au 15 novembre, consenti pour la levée des conditions suspensives à la reprise de Kem One SAS, la société amont placée en redressement judiciaire le 27 mars dernier. La bonne nouvelle, c'est le maintien des quatre offres déposées par les deux fonds d'investissement américains - OpenGate Capital et Sun Capital  - l'industriel Alain de Krassny, à titre personnel, et la Cgt.

Une levée imminente ?

Une autre bonne nouvelle c'est aussi que tous les candidats ont accepté que Bruno Sapin, l'administrateur judiciaire, circularise leur projet respectif bien qu'encore sous condition car le contre la montre a commencé. En outre, deux au moins des repreneurs « assurent que les clauses suspensives devraient être levées de façon imminente », affirme Alain Ribeyre, avocat de Kem One.

Les quatre propositions ont donc été remises, hier 29 octobre, aux représentants du personnel et seront présentées aux petits créanciers que les candidats s'engagent à rembourser, de façon aménagée dans le cadre du plan de continuation.

Come back du préfet de Région

L'inquiétude grandit toutefois dans les rangs salariés qui patientent depuis des mois. Ils l'expriment dans une lettre ouverte signée par l'intersyndicale adressée au président de la République. Des observateurs se montrent plus optimistes et voient d'un bon œil revenir le dossier dans les mains du préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, après avoir été placé sous la double houlette des ministères du Redressement productif et de l'Economie, pas toujours en phase l'un avec l'autre. Or plus que jamais le temps presse pour trouver un accord qui satisfasse les parties sur la question cruciale des conditions d'accès aux matières premières et à l'énergie. Les négociations qui s'éternisent bloqueraient, en particulier, avec Total pour la fourniture de l'éthylène et la ristourne promise. Pour pérenniser Kem One les repreneurs exigent tous des efforts sur les prix et donc un meilleur partage des marges.

 Le  volet social attendra

Après une première réunion d'information mardi 29 octobre, décrite comme tendue, le CCE devaient se poursuivre ce mercredi 30 octobre au siège de Gerland, à Lyon 7ème. Les délégués du personnel vont donné leur avis sur les plans de reprise, mais le volet social ne sera pas abordé. Les offres prévoient entre 120 et 140 suppressions d'emploi sur les 1 290 salariés encore présents chez Kem One SAS. «Nous ne pouvions accepter l'ouverture d'une consultation sur un PSE alors que nous ne savons pas si les projets iront jusqu'au bout », objecte Jean-Michel Rovida, de la Cfdt. 

Menaces de poursuites contre Arkema et Klesch 

Le tribunal de commerce de Lyon qui a déjà reporté plusieurs fois l'examen des offres, a fixé au 12 décembre prochain la nouvelle audience, une date présentée comme butoir car des problèmes de trésorerie qui commencent à se faire sentir. Les sommes apportées par Arkema, Total et Gary Klesch pour financer la première période d'observation de six mois jusqu'à 26 septembre dernier, se sont épuisées. Dans le pire des cas, si  la liquidation de Kem One SAS venait à être prononcée en décembre, le comité central d'entreprise assure, par la voix de Cédric Porin, son avocat, qu'il exécutera sa menace de poursuivre  tout à la fois Arkema et Gary Klesch devant le tribunal de grande instance de Lyon, « en annulation de  la cession frauduleuse. Tous les éléments sont réunis ». Au-delà de Kem One SAS, il y a Kem One Innovative Vinyls (1 300 personnes) que Gary Klesch a promis de céder pour un euro symbolique en cas de solution de reprise global. Mais le spectre d'un naufrage continue à hanter les esprits  

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