Jean-François Carenco : «Faisons en sorte qu’il n’y ait pas trop de sang sur les murs»

Le Préfet de région Rhône-Alpes, prend acte du divorce entre le président de la CCI de Lyon et les organisations patronales. Redoutant que la situation s’enflamme et entache les mondes consulaire et patronal, il s’emploie et exhorte les parties prenantes à trouver une issue honorable et apaisée. Le temps jouera-t-il en ce sens ?
Jean-François Carenco, Préfet de région Rhône-Alpes

Voilà neuf jours, suite à la publication d'une interview dans Acteurs de l'économie de Philippe Grillot (président de la CCI de Lyon) fustigeant le fonctionnement et la réforme consulaires, que le microcosme patronal, consulaire et politique régional est en pleine tempête. Les explications et la défense que Philippe Grillot a ensuite développées dans Le Progrès et sur TLM n'ont pas apaisé le climat électrique ni dissuadé la CGPME et le Medef de renoncer à leur position radicale contre lui. Les propos de l'intéressé sur le système consulaire étaient-ils fondés ?

Je ne prends pas partie. Il existe un débat de fond sur l'articulation des périmètres territorial et régional des chambres de commerce. Mais la loi a tranché. En l'occurrence, il s'agit également d'une opposition entre deux hommes, entre deux personnalités : Jean-Maul Mauduy (président de la CCIR) et Philippe Grillot, qui a cristallisé un moment particulier de la vie consulaire, soumise à des budgets contraints, mais aussi de la vie administrative plus générale, puisque la montée en puissance économique de la Région Rhône-Alpes entraîne dans le même sens celle de la CCIR. Les oppositions sont plus élevées aujourd'hui qu'hier. Tout cela ne surgit pas par hasard.

Cette divergence de « conception » entre les présidents consulaires fait écho à celle qui oppose Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne…

Je ne suis pas convaincu que le débat consulaire soit en résonance avec celui qui met en scène l'agglomération et la région. Et si l'on peut « personnaliser » le premier, absolument rien ne me porte à penser qu'on puisse faire de même avec le second.

Les propos ou le comportement de Philippe Grillot justifient-ils la prise de position, sans équivoque, des organisations patronales unies contre lui ?

Il est clair qu'elles ne veulent plus travailler avec lui. Gérard Collomb et moi avons échangé jusqu'à 23 heures, jeudi soir (14 novembre, Ndlr), pour évaluer la situation et tirer les enseignements de l'opposition extrêmement forte entre d'un côté François Turcas (CGPME) et Bernard Fontanel (Medef Lyon-Rhône), de l'autre Philippe Grillot. Maintenant, il existe des règles. Si la moitié des membres du bureau démissionne, je devrai en faire le constat et une nouvelle procédure d'élection présidentielle sera initiée. Pour l'heure, je suis l'évolution de la situation et celle des positions des membres du bureau qui semblent pencher vers une démission - et qui, le 15 novembre, désavouaient leur président, Ndlr cf. Le Progrès. L'essentiel, et c'est ce à quoi je me consacre - en concertation avec Gérard Collomb -, est que, trivialement, il n'y ait « pas trop de sang sur les murs ». Une solution doit être trouvée dans ce sens : démission immédiate ? Différée ? Statu quo temporaire ? Si le départ de Philippe Grillot doit être acté, je préférerais qu'il ne résulte pas d'une démission de tout le bureau.

Mesurez-vous les dégâts qu'une telle situation provoque sur l'image des institutions, notamment consulaires, et, au-delà, sur celle du monde patronal ?

La persistance d'un conflit serait détestable. Mais le trancher avec violence le serait tout autant. Il faut impérativement trouver la solution la plus calme. Une assemblée générale de la CCI de Lyon, programmée avant le déclenchement du séisme, doit se dérouler le 2 décembre. Il faut agir pour que le temps qui nous sépare de cette échéance soit celui de l'apaisement des esprits davantage que celui de l'exacerbation.

Au vu de la situation, Philippe Grillot vous apparaît-il toujours légitime à occuper le poste de président de la CCI de Lyon ?

Un préfet ne raisonne jamais de la sorte, et fonde son jugement exclusivement sur la loi.

 

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Commentaires 2
à écrit le 19/11/2013 à 1:25
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On se souvient de lui en Guadeloupe, il accueillait a bras ouverts les clandestins, des gens qui vivent que des aides sociales et de soins gratuits de l'etat

le 23/01/2014 à 19:38
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EPI97 Tu est très loin de la verité. Il n'y a pas eu meilleur Préfet en Guadeloupe depuis ce CARENCO. Avant de critiquer les clandestins occupez-vous des Guadeloupéens qui ne veulent pas travailler. Entre nous les Guadeloupéens vivent aussi pas mal...

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