ETI : les Lyonnaises ont tout pour réussir

Avec ses bassins d’activité lyonnais, grenoblois ou haut-savoyard, Rhône-Alpes héberge 511 des 4 600 ETI françaises et une cohorte de PME en forte croissance. Cette dynamique repose sur la vitalité de l’écosystème, propice aux deux conditions clés de leur développement : l’innovation et l’international.
ARaymond

« Petit, petit, petit, tout est mini dans notre vie », chantait Jacques Dutronc. Cette propension à la « petitesse » est un fait culturel universel et, selon l'universitaire Olivier Torres, s'applique même au comportement des entrepreneurs français, expliquant la difficulté des entreprises de l'Hexagone à « oser » grandir. En Rhône-Alpes, au moins 511 d'entre elles déjouent l'incontestable postulat. Ces ETI composent un paysage bigarré, fortement atomisé, selon la Banque de France « globalement en bonne santé », et représentatif de la grande variété des secteurs d'activité : la part des industries traditionnelles y est minoritaire, et celle des métiers nouveaux des hautes technologies, des sciences du vivant, ou de l'informatique progresse substantiellement.

Une mosaïque et une dynamique singulières, qui reflètent les caractéristiques d'un tissu régional que particularisent la qualité des infrastructures, la fluidité des réseaux de transport, l'ouverture à l'international, l'attractivité des bassins lyonnais, grenoblois, ou haut-savoyard y compris en qualité de vie, et la vitalité de la filière enseignement supérieur-recherche. Que plusieurs pôles de compétitivité à vocation mondiale maillent la région en est une illustration, et ce réservoir de chercheurs est déterminant pour crédibiliser l'offre des grands établissements et centres de recherches publics ou privés mais aussi des start-up sur lesquels les ETI s'appuient pour faire prospérer l'un des deux leviers déterminants de leur croissance : l'innovation. L'équipementier Babolat est un bel exemple « d'innovation ouverte » et de ces coopérations accomplies localement.

ARaymond, un « portrait-robot » idéal de l'ETI

Un écosystème fertile donc, mais qui ne suffit pas. Car il ne contribue que partiellement au second axe capital du rayonnement des ETI, l'international, et dans ce domaine toutes les entreprises ne sont pas équitablement équipées. Or, comme le rappelle le directeur régional de Mazars, Frédéric Maurel, les plus frileuses hypothèquent et même condamnent leur avenir. Mobalpa ou Eras, encore peu présents à l'étranger, l'ont bien compris et s'apprêtent à emboîter le pas des Thuasne ou autres Babolat. C'est aussi le cas des candidates au statut d'ETI ou des PME en forte croissance qui, à l'exemple de Vision Systems, de Fermob, d'Huttopia, d'Eurotab et d'Esker, ont investi massivement en fonction des spécificités de leur marché et de leur métier. Ouverture de filiales, joint-ventures, croissance externe, structuration de réseaux de distribution : quelles que soient les voies empruntées, les besoins en investissement sont considérables, notamment pour adapter les moyens de conception et de fabrication, y compris - et même surtout - en France.

Avec 1 200 brevets déposés depuis cent cinquante ans, un capital intégralement détenu par la famille, 87 % des ventes réalisées hors de France, une hybridation importante avec les centres de recherche, le recentrage des activités « françaises » sur les process à haute valeur ajoutée, le grenoblois ARaymond (5 500 salariés dont 980 en France, 24 usines, et 920 millions d'euros de chiffre d'affaires) représente un « portrait-robot » idéal des ETI rhônalpines. L'équipementier est même parvenu à défier le spectre du secteur français de l'automobile. C'est dire.

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Commentaire 1
à écrit le 04/11/2014 à 8:17
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1ère année à l'école de journalisme : écrire son article d'abord pour un nouveau lecteur : c'est quoi une ETI ?

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