Comment la France entend devenir la championne de l'intelligence artificielle et de la donnée

Par César Armand  |   |  477  mots
Table ronde "L'IA et les data permettront-elles de mieux vivre en ville ?" lors du Forum Smart City du Grand Paris de 2017.
Pour le deuxième et dernier jour du Forum Smart City du Grand Paris ce mercredi 29 novembre, acteurs publics et privés ont débattu de la ville intelligente à l'ère de la data et des objets connectés.

« Nous sommes un vieux pays qui doit se réinventer sur lui-même ». Le diagnostic est signé Gabrielle Gauthey, directrice des Investissements et du Développement local à la Caisse des Dépôts, pour qui il ne faut pas « plaquer des solutions toutes faites mais préserver la ville » : « Nous avons investi des entreprises qui valorisent la data tout en gardant à l'œil l'intérêt du territoire à en conserver la maîtrise ». Chez Orange, la préoccupation est peu ou prou la même, à l'image de sa directrice Smart Cities Delphine Woussen : « Nous repensons la ville dans la ville pour proposer des services numériques ».

Le gendarme des données, la CNIL, représenté par Régis Chatellier, rappelle, lui, le modèle français, « un cadre qui respecte les droits de l'individu » : « C'est important de le prendre en compte tout au long de la chaîne ». Même les fonctionnaires urbains se doivent d'innover, en témoigne Alexandre Missoffe, délégué général de Paris Ile-de-France Capitale Economique : « la Direccte a été obligée d'adapter ses procédures comme France Domaine sur son système d'acquisition ».

« Que les marchés publics tiennent compte de l'innovation ! »

Le directeur général Stratégie, Data et Nouveaux usages chez JC Decaux, Albert Asséraf, interpelle justement les décideurs à ce sujet : « L'innovation a un coût et il faudrait que les marchés publics français en tiennent compte ». Patricia Crifo, économiste en train de créer un master Urban Planning à Polytechnique, trouve d'ailleurs « assez frappant » l'absence de formation adéquate pour la smart city.
En revanche, pour Guillaume Devauchelle, vice-président Innovation et Développement scientifique chez Valeo, la vérité-terrain prime : « Au fur et à mesure qu'on roule, on arrive à un algorithme confortable. On veut être sûr que le produit qu'on conçoit soit sûr et bien intégré dans votre vie ». Lionel Bry de Gfi veut, pour sa part, « s'assurer que les projets soient porteurs de valeur économique » avant d'agir.

Rendre la ville de demain à ses habitants

La startuppeuse Caroline Goulard, co-fondatrice de Dataveyes, met l'humain au cœur de la machine : « C'est là qu'il faut penser des dispositifs accessibles et intéressants, avec des leviers cognitifs pour faciliter l'appropriation ». Idem du côté d'Accenture Digital, incarné par Nicolas Monsarrat : « Le rôle de la ville est d'offrir du bien-être ».
Chez Axa, dont « le parcours d'assureur est en train de changer totalement », selon Philippe Derieux, « le travail doit être beaucoup plus approfondi avec les collectivités ». DG de Nova Veolia, Claire Falzone veut également « inventer les nouveaux modèles pour rendre la ville de demain à ses habitants ». Quant à Nicolas Machtou, directeur délégué francilien d'Enedis, fort de 3 milliards de données stockées, « l'économie de la confiance » doit reposer sur la qualité et la fiabilité du service.