Jean-Louis Missika lance le combat politique contre les plateformes moins vertueuses

Par César Armand  |   |  425  mots
« Si une ville veut conserver la maîtrise de sa mobilité, elle doit avoir accès aux données de tous les opérateurs. Sinon c’est l’opérateur privé qui devient de facto le gestionnaire de la mobilité urbaine. » - Jean-Louis Missika
En ouverture de la session « Ville de la data » du Forum Smart City, ce mercredi 29 novembre, l'adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, chargé du développement économique et de l'attractivité, a appelé les villes à conserver un œil sur les données publiques.

« C'est la fin de l'innocence. On va rentrer dans le combat politique de la data ». Jean-Louis Missika, ce mercredi 29 novembre 2017, lors du Forum Smart City, entend bien « améliorer les services urbains » avec des données de natures très différentes (groupements des cartes bancaires, des sociétés d'énergie, de transport) mais à condition de les « déployer dans le respect de la règle de la vie privée ».

En effet, malgré la réglementation européenne sur la protection des données personnelles, qui entrera en vigueur en mai 2018, « la situation actuelle n'est pas satisfaisante, il y a des pratiques qui sont de plus en plus discutables et des stratégies moins vertueuses», accuse l'adjoint à la maire de Paris, chargé de l'urbanisme, de l'architecture, des projets Grand Paris du développement économique et de l'attractivité.

Attention à l'absence de contrat public-privé !

Aussi, Jean-Louis Missika plaide-t-il pour « une politique de régulation tout en utilisant efficacement les données au service de l'intérêt général ». Si la loi pour une République numérique, promulguée en octobre 2016, autorise les acteurs privés à utiliser des données publiques, l'élu parisien redoute en effet « des flottes de véhicules privés gérées par des opérateurs privés sans qu'il n'y ait nécessairement de contrat ».
Partant ensuite de l'exemple récent des vélos en libre-service qui commencent à pulluler sur les trottoirs franciliens, Jean-Louis Missika met en garde contre « un problème d'une gravité exceptionnelle » : « Si une ville veut conserver la maîtrise de ses déplacements, la gestion de sa mobilité, elle doit avoir accès à ces données, sinon l'opérateur privé devient de facto le gestionnaire. »

Quinze challenges pour la 3e édition de Datacity Paris

Il n'empêche, l'édile était là pour annoncer les challenges de la 3e édition de Datacity Paris avec le Numa : « Faisons en sorte que cela concerne le devenir de la ville. Que le travail en commun puisse se développer. C'est intéressant tant du point de vue de l'entreprise que de l'administration ».
Affluence dans les transports, optimisation des déplacements des salariés, comportement aux carrefours routiers, prédiction de la congestion autoroutière, intelligence des escalators, accélération de l'implantation des bornes électriques, attraction d'un quartier via les commerces, parcours adapté pour sportifs, accessibilité des lieux, anticipation des besoins RH des commerçants, réemploi d'objets récupérables, optimisation énergétique dans l'immobilier et consommation électrique sont autant de défis à l'ordre du jour.