Agen, symbole de l’attractivité des villes moyennes

Par La Tribune Partenaire  |   |  921  mots
Le Technopole Agen Garonne (Crédits : DR)
Qu’est-ce qui fait l’attractivité d’un territoire ? Si les prix de l’immobilier ou la qualité des infrastructures viennent immédiatement à l’esprit, un facteur moins visible a également démontré son importance. L’expérience d’Agen prouve que les villes moyennes ont tout à gagner d’une coopération étroite entre l’agglomération et les entreprises.

Qualité de vie et carrière sont souvent opposés, présentés comme des choix irréconciliables. Pourtant, c'est ignorer le dynamisme économique des villes moyennes, comme Agen et son agglomération. La conjugaison entre un tissu d'entreprises innovantes et un environnement de qualité y attire aujourd'hui des profils internationaux aussi bien que des étudiants. « La décennie 2010-2020 a été celle des métropoles régionales de plus de 300 000 habitants. Ma conviction est que la décennie 2020-2030 sera celle des villes moyennes. L'attractivité va se reporter sur les agglomérations de moins de 100 000 habitants capables de proposer un bon niveau de service », affirme le président de l'agglomération d'Agen, Jean Dionis.

Pour se forger cette conviction, Jean Dionis a bénéficié d'une position privilégiée. Son agglomération compte 96 000 habitants et la ville qu'il administre - Agen, 33 000 habitants - est située à une heure de Bordeaux comme de Toulouse. « Le mouvement s'est inversé : auparavant les Agenais partaient travailler dans ces villes. Désormais, des Bordelais et des Toulousains viennent s'installer chez nous, pour fuir la congestion du trafic et retrouver un immobilier abordable », constate t-il. Un mouvement qui pourrait encore se renforcer avec l'adoption massive du télétravail. Toutefois, ne voir dans l'agglomération agenaise qu'une base arrière pour des citadins en quête d'un lieu où télétravailler serait une erreur. Son pouvoir d'attraction ne cesse de grandir, alors que les entreprises présentes sur son territoire rayonnent en France et à l'international.

ACCOMPAGNER LA CROISSANCE DE PÉPITES ÉCONOMIQUES

L'agglomération d'Agen a bâti sa prospérité sur un triptyque d'activités. Elle compte ainsi parmi les leaders du secteur pharmaceutique et phytosanitaire, tel UPSA, qui y est né en 1935. Son expertise historique dans l'agroalimentaire ne s'est jamais démentie et s'incarne dans l'Agropole. Enfin, sa position géographique centrale dans le quart Sud-ouest lui a permis de se tailler une part de choix dans les secteurs de la logistique, du stockage et du transport. À ces positionnements s'ajoute une composante importante d'innovation, au travers de centres de recherche et d'entreprises positionnées sur des secteurs d'avenir, comme les énergies renouvelables. « Notre dernier né, le Technopole Agen Garonne, a pour objectif d'accueillir aussi bien une pépinière d'entreprises que des sociétés en forte croissance. Il a été conçu sur la base d'un dialogue avec les sociétés, afin de pouvoir couvrir tous leurs besoins », souligne Jean Dionis. Cela va de la labellisation Haute Qualité Environnementale (HQE) du site au retraitement des eaux usées, en passant par une crèche ou la valorisation de la chaleur émise par les sites de production.

Les atouts du Technopole n'ont pas échappé au Groupe Fonroche, spécialiste des énergies renouvelables. La société, créée en 2008 à Agen, a connu une très forte croissance. Elle cherche désormais un nouveau site pour le siège de Fonroche Eclairage Solaire. « Le Technopole est une option que nous considérons, explique Laurent Lubrano, directeur général. Il bénéficie d'une sortie d'autoroute dédiée, ce qui est très pratique car nous recevons de nombreux visiteurs internationaux. » Quel que soit le lieu choisi, l'accompagnement de l'Agglomération sera omniprésent, la gestion du foncier des entreprises faisant partie de ses missions prioritaires. « Notre croissance s'est traduite par d'importants besoins fonciers, confirme Alexandra Fregonese, PDG des Laboratoires Innovi. L'Agglomération d'Agen nous a trouvé des terrains qui répondaient à nos contraintes particulières, nous a épaulé dans un changement de PLU (Plan Local d'Urbanisme). Sans une interaction aussi étroite, notre expansion aurait été plus difficile. » Le soutien de la collectivité peut aussi revêtir des formes plus originales, en témoigne l'expérience de Fonroche. « Nous fabriquons des lampadaires solaires autonomes. L'Agglomération d'Agen a été l'une des premières à nous faire confiance en les installant. Agen et ses environs sont devenus un véritable showroom international pour nos produits. S'appuyer sur cette expérience, dans une agglomération de cette taille, a été déterminant dans notre croissance », témoigne Laurent Lubrano.

LA FORCE D'UN ÉCOSYSTÈME

Une telle croissance ne serait pas non plus possible sans les hommes. « Il existe un écosystème important autour des entreprises de l'agglomération agenaise  », confirme Laure Lechertier, head of Market Access, Corporate and Public Affairs, Social Responsibility chez UPSA. Ce dernier compte ainsi 33 % de fournisseurs régionaux et entretient un rapport étroit avec les autres chefs d'entreprises. « Notre groupe, tout comme l'agglomération, multiplie les occasions d'échanger et de réfléchir ensemble à un développement stratégique, sur le long terme. »

Une réflexion qui porte par exemple sur l'accessibilité du territoire grâce au TGV ou sur la formation d'une main d'œuvre en lien avec les besoins des acteurs. « Nous avons accès à une main d'œuvre qualifiée, notamment car UPSA a contribué à la création à Agen d'un Bac Pro en alternance qui répond aux besoins précis des industries locales », explique Laure Lechertier. Laurent Lubrano et Alexandra Fregonese confirment tous deux qu'il est facile d'attirer des profils de valeur, y compris sur des postes de recherche et développement pointus. Qualité de vie, accessibilité du foncier, différentiel attractif entre le coût de la vie et le niveau des salaires et circulation fluide sont autant d'avantages très appréciés. « Nous avons très peu de turn-over, les gens sont bien ici et n'ont plus envie de partir », sourit Laurent Lubrano.