Ils roulent au GNV et ça change tout (2/2)

Par La Tribune avec Seat - Aude Bernard-Treille  |   |  1138  mots
(Crédits : DR)
Jussieu ambulance, La Poste, Kiloutou, Carrefour, Casino… Les entreprises et les collectivités locales qui font le choix du GNV ne cessent d’augmenter. Si tous les secteurs d’activité sont concernés et motivés par un changement de flotte au profit d’un carburant propre, le marché des véhicules particuliers commence à décoller. Usage, praticité, coût, aspect environnemental : nous avons donné la parole à Jean-Charles Houyvet, DGA de MyMobility à Vert-Saint-Denis, pour un usage professionnel.

Aujourd'hui, l'impact sociétal et environnemental des entreprises est observé à la loupe. Un thème qui, depuis fort longtemps, motive le groupe MyMobility qui n'a pas attendu la dernière décennie pour en être le vecteur. Pour qu'une société fonctionne, elle doit inclure tous ses acteurs. Dès l'enfance, avec une école réunissant des profils en situation de handicap aux élèves classiques, mais aussi auprès de tous ceux qui dans leur vie se trouvent affaiblis dans leurs compétences ou dans leurs corps.

Acteur de référence depuis plus de 20 ans dans le secteur du transport de personnes en situation de handicap ou de fragilité, le groupe MyMobility assure les déplacements au quotidien de plus de 8000 personnes sur l'ensemble du territoire français. A l'origine, spécialisé dans le transport scolaire d'élèves en situation de handicap, le groupe a élargi ses activités de transport aux adultes et au transport à la demande en zone urbaine et rurale, afin de permettre à chacun de se déplacer avec une plus grande liberté. Avec 3500 collaborateurs formés à l'accompagnement et à la conduite et 3500 véhicules présents dans plus de 70 départements, MyMobility est une entreprise dont la flotte automobile est renouvelée tous les ans. « Historiquement, notre parc de 3500 véhicules roulait au diesel. Nous le renouvelons chaque année à 90 %, afin d'avoir la meilleure technologie, la plus performante du moment. Depuis la rentrée de septembre, nous avons fait l'acquisition de 50 SEAT Leon GNV avec la nouvelle motorisation. C'est un test qui, jour après jour, nous confirme que nous avons fait le bon choix ».

Comme beaucoup d'entreprises dont le véhicule est au cœur de l'offre, le choix d'orienter le parc vers des véhicules propres est devenu un enjeu majeur. « Nous devions réduire notre impact environnemental car en kilométrages effectués, l'entreprise comptabilise l'équivalent de 4,5 tours du monde parcourus par jour. Soit 180 000 kms par jour ! ». Au-delà d'une stratégie, ce choix est en adéquation avec les valeurs de l'entreprise. « Avec le vieillissement de notre population, l'isolement rural, les mutations de la mobilité sont des priorités sociétales et environnementales qui doivent permettre à chacun de mieux vivre de l'enfance à l'âge adulte. Nous apportons, avec nos conducteurs, notre contribution à cette mission de service public et d'intérêt général tout en favorisant un contact intergénérationnel. Chacun autour de soi connait au moins une personne touchée par l'absence ou la perte d'autonomie. L'ensemble de nos 3500 collaborateurs se sentent personnellement concernés ou ont une profonde sensibilité à cette mission qu'ils remplissent. Notre entreprise de transport de personne à mobilité réduite est donc de nature soucieuse de l'impact qu'elle peut avoir au niveau de la responsabilité sociétale et environnementale ».

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Une démarche pro-active

Les véhicules de la flotte roulaient essentiellement au diesel. Alors comment en vient-on à tester du GNV ? Tout tient à la démarche personnelle et pro-active de Jean-Charles Houyvet, DGA, qui veille en permanence aux nouveautés en matière de mobilité. Le transport est le cœur du métier, c'est donc essentiel. « Nos clients attendent des départements, des régions ou des grandes sociétés qu'elles soient davantage sensibles à l'inclusion et tout ce qui concerne le monde de demain. Nous avons donc été sensibilisés très tôt à avoir de faibles émissions de C02 et nous avons toujours été à la recherche de solutions novatrices pour tester des véhicules plus adaptés pour répondre à ces critères. Nous avons d'abord testé l'hybride puis l'électrique. Les véhicules électriques sont beaucoup plus anxiogènes car quand il ne reste presque plus de batterie, on ne pense qu'à recharger la batterie et chercher une borne n'importe où. On a peur de devoir s'arrêter au bord de la route. Alors qu'avec un véhicule GNV, il reste encore la capacité de rouler une centaine de kilomètres avant de faire le plein de GNV, et on roule ainsi plus sereinement ». Alors dès qu'il a entendu parler de GNV, il a fait entrer 50 véhicules dans le parc. « J'ai rencontré le groupe Volkswagen qui est déjà partenaire de notre groupe. Les SEAT Leon ont pour moi, le meilleur rendement actuellement sur le marché, avec une autonomie de plus de 400 km. Cela nous satisfait car nos tournées font en moyenne 130 km par jour, ce qui nous permet de faire un plein par semaine ». Le test a débuté depuis peu de temps : la rentrée scolaire de septembre 2019, mais déjà, l'ensemble des chauffeurs testeurs éprouvent une satisfaction.

Petit à petit la flotte GNV va s'agrandir

La volonté de l'entreprise d'être novatrice et de s'inscrire dans un plan de progrès continu en termes de responsabilité sociétale et environnementale a fait bouger les lignes. Aujourd'hui la flotte de MyMobility compte 5 motorisations différentes, et le GNV, s'il est le dernier arrivé, semble être un très bon outil pour des tournées optimisées. Qu'en pensent les chauffeurs ? Certains ne cachaient pas leur appréhension avant d'avoir essayé un véhicule roulant au gaz, mais ils ont tout de suite adopté le modèle. « Mettre du gaz dans une voiture peut ne pas sembler naturel a priori, mais une fois que le plein est fait une première fois, toutes les peurs sont levées. Il suffit de regarder les crashs test de sécurité pour voir que rouler au GNV est comme le gaz... tout à fait naturel ! ».

Quand on évoque les facilités d'avitaillement, Jean-Charles Houyvet nous confie que ce point était sa seule contrainte « La proximité d'un distributeur afin de faciliter l'avitaillement est essentielle. Si la station est proche, il n'y a que des louanges à faire de ce type de carburant propre. Technologiquement, on ne sent pas le passage du gaz à l'essence et inversement, c'est un véhicule parfaitement hybride. Afin de lever les freins pour l'utilisation du GNV, je milite pour davantage de stations d'avitaillement. Je travaille ainsi avec les pétroliers, car quand on a un nombre conséquent de véhicules dans un endroit, comme c'est le cas pour notre entreprise, cela les incite à implanter des stations à côté. On travaille main dans la main avec Engie et Total pour faire avancer ces dossiers. On envisage même de déménager notre siège social et ainsi, pourquoi pas ? en profiter pour faire installer une station sur le site du siège directement ! On réfléchit à des partenariats gagnant-gagnant ». Alors, à quand une flotte totalement au gaz ? « Impossible » nous dit-il, mais « une flotte plus significative qui passerait de 50 à 500 véhicules est envisageable. « Tout se base sur les besoins de chaque rentrée scolaire. Mais ce sera l'objectif ».