Tous acteurs du PAT !

Par La Tribune avec la Métropole de Marseille  |   |  527  mots
Consommer local contribue au rayonnement de la région. (Crédits : iStock)
Une plateforme participative est ouverte à tous : les porteurs de projet peuvent faire connaître leur démarche, les citoyens et consommateurs ont la possibilité d’exprimer leurs attentes en matière d’agriculture et d’alimentation.

Soutenir la demande

Et c'est avec ambition que la Métropole Aix-Marseille-Provence se saisit de cette opportunité, puisqu'elle veut conduire

« le PAT le plus important en France » avec 121 communes concernées pour un bassin de population de 2 millions d'habitants. Un vaste terrain sur lequel il faudra « regrouper ceux qui achètent et ceux qui vendent, les faire se parler », explique Christian Burle. Ce qui peut passer par la création d'outils permettant d'organiser ces échanges, à l'image de la légumerie qui devrait prochainement être installée dans la commune de Sénas. « Il s'agira d'une zone où les fruits et légumes subiront une première transformation pour approvisionner les cuisines centrales de tous les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les cantines scolaires, les maisons de retraite, etc. » Car les agriculteurs ont besoin d'être assurés d'écouler leurs récoltes. Ce qui passe aussi par des marchés d'ampleur favorisant les circuits courts, à l'image du marché Halle Terres de Provence, à Plan de Campagne, qui propose des produits locaux à prix raisonnable.

Accompagner les agriculteurs

Mais s'il est indispensable de soutenir la demande, l'offre mérite elle aussi d'être accompagnée. Et avec elle, les jeunes agriculteurs à l'heure où le secteur connaît une crise des vocations. Alors que les départs à la retraite sont nombreux, les enfants d'exploitants sont de plus en plus rares à vouloir reprendre l'affaire de leurs parents. Si bien que de plus en plus de candidats viennent hors du cadre familial. Il faut alors les former et les accompagner. Une problématique également prise en compte par le PAT. « Nous avons décidé de créer une pépinière pour les exploitations agricoles », annonce Christian Burle. Il s'agira de fournir à de jeunes exploitants du terrain, du matériel et un tuteur, un agriculteur à la retraite. Il faudra aussi leur ouvrir la voie de l'innovation, indispensable selon le vice-président chargé de l'agriculture : « Elle permet de se différencier de la concurrence. Prenezlerosé. C'est une invention d'agriculteurs locaux et, cinquante ans après, il est bu partout dans le monde. Même chose pour le melon de Cavaillon, qui est un hybride. » Une innovation qui doit en même temps se mettre au service de l'industrie de transformation, essentielle pour construire une filière solide et relocaliser la production.

Préparer l'avenir

De quoi enclencher un cycle vertueux plus global. Car consommer local permettrait de créer une chaîne de valeur et des emplois dans de nombreux secteurs d'activité. L'intérêt est également social. Avec 26% de la population marseillaise vivant en dessous du seuil de pauvreté et 23 % à Arles (contre 14,2% au niveau national), rendre accessible la consommation de produits sains et locaux est un enjeu de santé public majeur.

Enfin, soutenir une consommation locale va de pair avec le rayonnement du territoire par sa gastronomie. Ce qui agit forcément sur son attractivité et sur le tourisme. Le tout en favorisant la préservation de l'environnement et la gestion des ressources naturelles à l'heure où l'on annonce un doublement du nombre de jours de canicule d'ici à 2030 et des besoins accrus en eau.

Comme quoi bien manger, c'est préparer l'avenir.