Eutelsat et Astra cherchent un nouvel actionnaire pour Solaris

Eutelsat et SES Astra ont mandaté Lazard pour trouver un nouvel actionnaire pour leur filiale commune, qui ne cible plus en priorité la télévision mobile.

En mai 2009, la Commission européenne a accordé deux licences au britannique Inmarsat et à Solaris (filiale commune d'Eutelsat et SES Astra) pour proposer des services par satellite, tels que la télévision en mobilité. Ces licences leur imposent d'ouvrir leur service avant mai 2011. A six mois de cette date butoir, ni l'un ni l'autre n'ont encore lancé leur service.

Solaris a bien lancé un satellite en avril 2009. Mais le problème est qu'il doit être complété par un réseau de réémetteurs terrestres dans les villes, dont le coût a été estimé à 60 millions d'euros pour la France seule par exemple. Il y a quelques mois, Eutelsat et SES Astra ont décidé de ne pas financer ce réseau terrestre eux-mêmes. En pratique, ils ont mandaté la banque Lazard pour trouver un nouvel actionnaire qui financera ce réseau terrestre, et assurera la commercialisation du service auprès du client final (Eutelsat et SES Astra voulant se cantonner au rôle de grossiste).

Deuxième satellite

Au minimum, cet investisseur devra donc apporter plusieurs dizaines de millions d'euros, voire une centaine -à comparer aux 133 millions d'euros déjà investis par Eutelsat et SES Astra dans le satellite. L'investisseur pourrait ainsi devenir le principal actionnaire de Solaris -aujourd'hui détenu à parité par Eutelsat et SES Astra.

A terme, il faudra en outre financer le second satellite dont Solaris aura besoin pour augmenter ses capacités et respecter son obligation de couvrir tous les pays de l'Union européenne en 2016.

Bruxelles s'énerve

Parallèlement, Solaris a aussi changé de stratégie. Initialement, la société voulait proposer des services de télévision en mobilité. Désormais, elle cible un spectre plus large: fournir de la radio, de l'accès Internet..., mais aussi le marché de la réception en voiture, ou des services de sécurité publique. «Le marché change», a expliqué le directeur général Steve Maine il y a un mois lors d'un colloque à Bruxelles. Le PDG de SES Astra Ferdinand Kayser a ajouté que le marché de la TV mobile n'était plus si prometteur.
Les obligations de la licence sont «des engagements légaux», lui a répondu l'eurodéputée Fiona Hall, qui a menacé de «reprendre les fréquences» si ces obligations n'étaient pas respectées.

Solaris explique son retard par l'anomalie apparue sur le satellite après le lancement, qui réduit sa capacité et sa couverture. Solaris a fait jouer l'assurance qui lui a remboursé la totalité du prix du satellite (133 millions d'euros). Toutefois, les assureurs ont obtenu de toucher un pourcentage des revenus de Solaris (10% ou 28,75% selon les cas), dans la limite de 30 millions d'euros au total.

Quant à Inmarsat, il n'a aucune chance d'être prêt en mai 2011 : il n'a toujours pas lancé de satellite, et cherche lui aussi des financements.

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