La PS Vita sera la star incontestée de la Paris Games Week. La nouvelle console portable de Sony est présentée pour la première fois en France au salon du jeu vidéo qui ouvre ses portes ce vendredi. Dotée d'une puissance inédite pour une machine nomade et de surfaces tactiles permettant de jouer avec les doigts, elle doit relancer Sony dans le jeu vidéo. la sortie est pour décembre au Japon, les Européens et les Américains devront attendre fin février. « Avec ce type de produit innovant, je suis confiant pour l'avenir de l'industrie du jeu vidéo », observe Jean-Claude Larue, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell) l'organisateur de ce salon qui devrait accueillir 150.000 visiteurs en cinq jours.

Baisses de prix. Cette année sera marquée par la fin de cycle de vie des consoles de salon, souligne une étude récente de l'Idate qui évalue le chiffre d'affaires du secteur à 52 milliards d'euros, en légère baisse. Même évolution en France : l'activité devrait plafonner à 3 milliards d'euros, soit une baisse d'environ 4% par rapport à 2010, en raison des baisses de prix des fabricants de consoles qui cherchent à redynamiser leurs ventes. Ainsi Nintendo a diminué le prix de la 3DS, sa console portable à écran en relief, de 80 euros. Depuis cet été, les ventes se sont reprises : 260.000 exemplaires ont été écoulés depuis son lancement en mars.

L'autre grande nouveauté de 2012 devrait être la console de salon de Nintendo, la Wii U, présentée au salon E3 de Los Angeles en juin dernier. Le fabricant japonais devra trouver des arguments sérieux pour rebondir après le succès planétaire de la Wii qui s'est écoulée à plus de 80 millions d'unités depuis 2007, loin devant la XBox de Microsoft (54 millions) et la PS3 de Sony (50 millions).
Si le marché du jeu vidéo «physique» (consoles, PC, jeux sur disques et accessoires) décroît, c'est aussi à cause de l'engouement croissant des consommateurs pour les jeux en ligne ou téléchargeables sur mobiles et tablettes (voir graphique). Tous les grands éditeurs ont commencé à prendre ce virage stratégique des jeux sur mobiles alléchés par la réussite de certains acteurs encore inconnus il y a peu, comme Rovio, l'éditeur d'Angry Birds.

Activision repart à l'assaut avec Call of Duty. Au Paris Games Week, Activision (groupe Vivendi) présente un nouvel épisode de «Call of Duty» (Modern Warfare 3), commercialisé début novembre. « Nous allons battre tous les records de ventes au vu des pré-commandes enregistrées », souligne, confiant, Michael Sportouch, directeur Europe d'Activision pour ce titre. Le jeu «Call of Duty» collectionne déjà les records : il a été vendu à plus de 100 millions d'exemplaires depuis son lancement en 2003. Le précédent épisode «Black Ops» a rapporté 650 millions de dollars en cinq jours de vente! Sur ce segment lucratif des jeux de tir, Electronic Arts va dégainer le premier fin octobre avec Battlefield 3. L'éditeur américain mise aussi beaucoup sur la nouvelle version de son best-seller Fifa 12. Le français Ubisoft n'est pas en reste avec un titre prometteur, «Tintin» inspiré de la super-production de Spielberg, qui se paie le luxe d'être commercialisé cette semaine, quelques jours avant la sortie du film.

La console Xbox obéit aussi à la voix

Le capteur de mouvement Kinect a de la ressource. Cet accessoire qui se connecte sur la console Xbox360 de Microsoft va offrir une expérience originale aux joueurs : la commande vocale. Le Kinect embarque un micro multi-directionnel qui capte et analyse les sons par un système de reconnaissance vocal. Il permet de naviguer dans l'interface en énonçant à voix haute les mot-clés des menus affichés à l'écran. Certes, il faut parler assez fort pour que la machine reconnaisse la voix mais l'expérience est assez concluante, d'autant que la navigation peut être complétée par des gestes. Après l'anglais et l'américain, cette fonction sera disponible en novembre dans quatre nouveaux pays (France, Allemagne, Italie et Espagne). Une mise à jour gratuite est prévue pour les possesseurs de Kinect.

La commande vocale intervient dans certains jeux que Microsoft commercialise cet automne. Le joueur peut, par exemple, donner de la voix pour stopper une action ou choisir une option. C'est le cas des nouvelles versions du best-seller Kinect Sport (150.000 exemplaires écoulés en France depuis novembre 2010) et de Dance Central.Comme tous les grands éditeurs de jeux vidéos, Microsoft reprend des licences emblématiques. En attendant Star Wars l'an prochain, le groupe américain a conçu un titre prometteur : Disneyland Adventures qui recréé le célèbre parc d'attraction de Los Angeles. Le joueur se promène dans ce décor et peut dialoguer avec 35 personnages. Il a aussi accès à une vingtaine de jeux qui reprennent des scènes connues des grands dessins animés de Disney. Les éditeurs tiers jouent le jeu de ces nouvelles fonctionnalités en intégrant dans leurs logiciels la palette d'outils qu'offre les capteurs de la Kinect. Ainsi dans le nouvel opus des Lapins crétins, le français Ubisoft a imaginé un astucieux système de réalité augmentée qui permet de filmer le joueur dans son salon et d'inclure cette scène dans le jeu lui-même.