Aurélie Filippetti (PS) : "Hadopi, une catastrophe dont il faut sortir"

Par Sandrine Cassini et Jamal Henni  |   |  367  mots
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Aurélie Filippetti, député PS de Moselle, précise les positions de François Hollande sur Hadopi.

François Hollande est-il pour ou contre la suppression d'Hadopi, suppression qui  apparaissait dans le projet initial du Parti socialiste ? La députée de Moselle, Aurélie Filippetti, en charge de la culture dans l'équipe de campagne du PS, a apporté lundi des précisions utiles sur la position du candidat à la présidentielle. "Hadopi a eu des vertus. Cela a permis de parler du droit d'auteur et de faire de la pédagogie. Mais Hadopi n'a jamais amélioré la rémunération des créateurs. Surtout, Hadopi a pour la première fois opposé le public et les artistes. C'est une catastrophe qui ne doit pas se reproduire, et dont il faut sortir", a expliqué la parlementaire, qui s'exprimait lors d'un colloque organisé par la Coalition française pour la diversité culturelle. Evidemment, elle a dénoncé la coupure d'accès au Net, considérée comme une "atteinte aux droits fondamentaux qui risque d'être contestée par la justice européenne".

Comment pour autant accroître la rémunération des artistes ? En faisant "contribuer à la création les fabricants comme Apple, et les sites comme iTunes ou Google", a précisé la parlementaire, sans préciser si cela était possible. En France, le gouvernement n'a pas trouvé de solution franco-française pour fiscaliser les géants de l'Internet, qui échappent tous à l'impôt. L'idée d'une licence globale, qui consiste à autoriser l'internaute à avoir accès aux contenus en échange d'un abonnement mensuel de quelques euros, n'est pas complètement abandonnée. "Une contribution créative est possible", a indiqué Aurélie Filippetti, mais elle l'a réservée aux seuls étudiants, qui, selon son idée, pourraient payer lors de leur inscription à l'université un petit supplément qui leur permettrait ensuite d'accéder à des produits culturels. En parallèle, la conseillère du PS s'est aussi dite favorable à "une remise à plat de la chronologie des médias", et a critiqué la hausse de la TVA sur le livre, qui a "des conséquences négatives notamment sur les libraires".

 

Mise à jour:

Mardi soir, Aurélie Filippetti a précisé que cette contribution serait incluse dans les frais d'inscription des étudiants