Télévision mobile personnelle : l'enterrement approche

Par Jamal Henni  |   |  290  mots
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Le grand malade qu'est la télévision mobile personnelle, dite TMP, dans le coma depuis 2008, va-t-il enfin être débranché ? Une étape dans ce sens a été franchie la semaine dernière.

Les 16 chaînes retenues en 2008 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ont annoncé à ce dernier qu'elles jetaient enfin l'éponge. Plus précisément, elles ont indiqué n'avoir trouvé aucune société voulant construire et financer ce nouveau réseau de diffusion dédié (multiplex). En 2010, TDF avait proposé d'être cet opérateur, mais avait finalement abandonné le projet mi-2011, faute de modèle économique. Le gendarme de l'audiovisuel avait alors donné aux chaînes jusqu'au 4 janvier 2012 pour proposer un nouvel opérateur.

Retrait des fréquences ?

Le sujet doit maintenant être étudié en plénière par les sages du CSA. La prochaine étape sera logiquement un retrait des fréquences attribuées en 2008 aux seize chaînes. La télévision mobile personnelle sera alors définitivement enterrée, mais le CSA ne semble guère pressé de dresser ce constat d'échec. En Europe, la plupart des autres pays qui avaient lancé un réseau dédié de télévision mobile (Pays-Bas, Autriche, Italie, Suisse...) l'ont fermé en 2010 ou 2011. Aux États-Unis, Qualcomm a arrêté son service il y a un an.

La question est maintenant de savoir à quoi seront utilisées les fréquences libérées. Une idée serait de proposer une large palette de services (radio, vidéo-à-la-demande, journaux...) sur un large éventail de terminaux (smartphones, tablettes...). C'est la piste poursuivie en France par le projet B2M (Broadcast Mobile Multimedia), mené par TDF associé à plusieurs industriels : Archos, Dibcom, Expway, Immanens, Airweb et l'institut Paris Tech (« La Tribune » du 17 juin 2011). Mi-décembre, ce projet a obtenu un prêt d'un million d'euros, soit 30% du budget, dans le cadre du grand emprunt. Un prototype sera testé au second semestre 2012.