Les producteurs de concerts dénoncent déjà le Centre national de la musique

Pilier de la filière musicale avec le disque, les producteurs de spectacles et concerts s'estiment les « grands oubliés » du futur organisme.
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La fête aurait dû être parfaite. Depuis le temps que la musique le réclamait, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand a officiellement signé samedi l'accord-cadre qui donne naissance au Centre national de la musique (CNM), accord qualifié « d'historique ». À l'instar du 7e Art qui a son Centre national du cinéma, la filière musicale va donc avoir elle aussi son organisme public. Le CNM combinera des ressources existantes (dont les 23 millions d'euros de taxes sur les billets récoltés par le Centre national de la variété) et des ressources nouvelles (une taxe sur les fournisseurs d'accès Internet). Cette dernière taxe, instaurée dans le budget 2013, rapportera « 70 à 95 millions d'euros par an, sans augmentation de la pression fiscale sur les télécoms », indique l'accord cadre.

Restent que certains acteurs ne cachent pas leur inquiétude. À commencer par les producteurs de spectacles vivants et de concerts réunis au sein du Prodiss, qui ont émis de vives critiques. « Nous sommes totalement absent du discours du ministre, alors que notre secteur pèse plus de 600 millions d'euros sur les seules ventes de billets en France, et plus d'un milliard en tenant compte de l'export, cessions de concerts etc, ce qui fait de nous l'acteur le plus important économiquement de la filière », a dénoncé Jules Frutos, président du Prodiss.

Dubitatifs

Et d'estimer que Frédéric Mitterrand, par son discours « maladroit car centré sur le seul disque », n'a « pas retenu l'esprit du CNM qui, au contraire, voulait gommer l'antagonisme entre le disque et le spectacle au profit d'une seule et unique filière musicale. « Nous avons signé cette accord, le chantier est loin d'être terminé et nous nous battrons pour que le spectacle vivant ait sa place dans le CNM ».

Dans l'accord-cadre, « les pouvoirs publics s'engagent à créer le CNM avant fin 2012 ». Mais beaucoup de professionnels du secteur réunis à Cannes pour le Midem, la grande messe annuelle de la musique, semblent dubitatifs. En effet, une loi sera nécessaire pour cela. Et même si le candidat socialiste François Hollande s'est officiellement déclaré en faveur du CNM, difficile d'imaginer qu'en cas de victoire, il n'y apporte quelques modifications. La fête n'a pas été gâchée pour tout le monde. Les producteurs de disques ont eux sablé le champagne...

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