Le foot n'a plus la cote en Bourse

L'indice Dow Jones Stoxx Europe Football décroche de 12% depuis le début de l'année. Les pertes financières des clubs européens se sont encore creusées, selon le dernier audit de l'UEFA.
Les pertes des clubs de foot européens ont atteint 1,6 milliard d'euros en 2010. Copyright Reuters

Le football européen joue les lanternes rouges, en Bourse. L'indice Dow Jones Stoxx Europe Football, qui regroupe 21 clubs, dévisse de 12% depuis le début de l'année. Un score encore pire que celui du marché boursier dans son ensemble, le Dow Jones Euro Stoxx 50 concédant 7,5% « seulement.  Pourtant, le Borussia Dortmund, qui ne pèse pas moins de 10% dans le Dow Jones Stoxx Europe Football, affiche un très honnête gain de 14%, depuis le 1er janvier. Mais c'est compter sans les gadins de l'AS Roma (-22%), de la « Juve » (-36,8%), de la Lazio (-25%) et, plus près de nous, de l'Olympique Lyonnais (OL, -21%).

La Bourse exècre l'incertitude

D'une façon générale, entre la Bourse et le foot, ce n'est plus le grand amour. Leur idylle avait commencé dans les années 1980, avec l'introduction en Bourse de Tottenham Hostpurs. Nombre de clubs ont emboîté le pas au club britannique, attirés par des levées de fonds leur permettant de financer la construction d'un nouveau stade et tutti quanti. Quant aux investisseurs, ils se frottaient les mains, face au fort potentiel de chiffre d'affaires des clubs de foot. Mais, s'il y a une chose que la Bourse exècre, c'est l'incertitude. Or, quoi de plus incertain qu'un Yoann Gourcuff de retour sur le terrain après un an d'absence pour cause de blessure ? Ou qu'une finale entre le réputé invincible Bayern de Munich et Chelsea, qui voit les Anglais l'emporter? Des résultats sportifs qui rejaillissent très vite sur les performances financières des clubs, une baisse dans les classements entraînant une chute des droits de retransmission télévisuels, par exemple.

Les pertes des clubs européens atteignent 1,6 milliard d'euros

Surtout, la gestion financière des clubs s'est considérablement dégradée, ces dernières années. Les pertes des principaux clubs européens de football se sont creusées, au cours de l'année fiscale 2010 (dernières données disponibles), pour atteindre 1,6 milliard d'euros au total, selon un audit publié en janvier dernier par l'UEFA (Union européenne des associations de football) et portant sur 665 clubs. Car, si le chiffre d'affaires global des clubs a crû de 6,6%, à 12,8 milliards d'euros, la hausse de leurs coûts a été plus forte (7,5%), à 14,4 milliards. Une inflation qui provient d'une part des prix d'achat des joueurs : en 2010, les clubs de foot européens ont dépensé 3,3 milliards d'euros dans le cadre des mercatos. Et, d'autre part, des émoluments versés à ces derniers, la masse salariale représentant près des deux tiers du chiffre d'affaires des clubs, en moyenne.

Une plus grande discipline financière imposée  en 2014

« La situation financière du football européen [plombé par 8,4 milliards d'euros de dettes ; Ndlr] est tout à fait comparable à celles de la Grèce, de l'Espagne et de l'Italie », avait asséné Ernesto Paolillo, président de l'Inter Milan et ancien banquier, lors de la publication du rapport de l'UEFA. « Cette tendance doit être inversée très, très rapidement, si nous voulons sauver le football européen », avait averti le même jour Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA. L'association joindra le geste à la parole en 2014, avec la mise en place de règles imposant une discipline financière beaucoup plus stricte aux clubs, lesquels écoperont de sanctions financières et sportives, en cas de non-respect de cette nouvelle réglementation.
 

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