En pleine polémique sur le lancement de la 4G par Free Mobile et la couverture de son réseau à très haut débit mobile, l'Agence nationale des fréquences dévoile ce jeudi une application, cartoradio mobile, pour iPhone et Android, permettant à tout un chacun de vérifier sur le terrain si une antenne, 2G, 3G et/ou 4G se trouve à proximité, à quelle distance, et à quel opérateur elle appartient. C'est en réalité une version géolocalisée pour smartphone du site cartoradio.fr.
Un outil bien utile alors que deux jours plus tôt, la ministre de tutelle, Fleur Pellerin, en charge de l'Economie numérique, et Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, avaient invité les Français « à consulter les cartes de couverture des opérateurs avant de faire leur choix. » Pressé de questions par la presse sur l'annonce du quatrième entrant, le directeur général de l'ANFR, l'établissement public chargé de délivrer les autorisations d'installation d'antennes, Gilles Brégant, a souligné que
« l'annonce de Free est tout à légitime : l'opérateur a bien des antennes 4G actives, il dispose même de 1.445 autorisations. L'ANFR ne s'occupe pas des offres, qui sont la souveraineté complète des opérateurs. »
Pas de contrainte de date d'ouverture commerciale
Un discours qui calme un peu le jeu après l'emballement des derniers jours. Hier, la ministre avait déclaré, dans un communiqué conjoint avec Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, que « l'annonce de l'opérateur Free apparaît comme un pari audacieux et risqué, alors que son réseau reste en construction ». Le lancement d'offre commerciale 4G par les autres opérateurs, SFR, Orange et Bouygues, quelques mois plus tôt avec peu d'antennes n'avait pas suscité de mises en garde des ministres. I
nterrogé sur la nécessité ou non d'imposer un seuil minimum de couverture, voire de nombre d'antennes, pour autoriser l'ouverture commerciale d'un service mobile tel que la 4G, le directeur général de l'ANFR a jugé qu'il y avait « déjà beaucoup de régulation en la matière. Interdit-on la commercialisation d'une nouvelle marque de yaourts parce qu'elle n'est pas disponible partout ? » a-t-il comparé.
A la différence de la 3G, les opérateurs n'ont pas dans leurs licences 4G d'obligation en matière de date de lancement de leur offre commerciale: Bouygues Telecom avait d'ailleurs été mis en demeure en 2007 par l'Arcep, le gendarme des télécoms, faute d'avoir lancé son offre 3G deux ans après avoir obtenu l'autorisation. Pour la 4G, tant Free Mobile que SFR, Orange et Bouygues auraient pu attendre octobre 2015 lorsqu'ils seront tenus de couvrir 25% au minimum de la population.
Certification des cartes 4G l'été prochain
Toutefois, le gouvernement souhaite que les consommateurs aient « la possibilité d'effectuer un choix éclairé entre les différentes offres proposées sur le marché, en leur permettant de comparer les niveaux de couverture effective et les débits réellement disponibles. » Un travail sera donc mené entre les services de Bercy (DGCCRF), l'Arcep et l'ANFR dans ce sens.
Une des pistes pourrait être de demander aux opérateurs de publier leurs cartes de couverture plus souvent. Ces dernières doivent être l'être au 1er juillet de chaque année. Ainsi, l'Arcep ne certifiera pas les cartes de couverture 4G cette année mais seulement l'été prochain. En attendant, le régulateur publiera en avril 2014 les résultats de son enquête sur la qualité de service des opérateurs mobiles. Mais comme il s'agit des premiers en 4G, les résultats ne seront pas détaillés opérateur par opérateur mais agrégés pour le très haut débit mobile uniquement…. Trop prématuré, ou trop sensible ?
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