SFR met le turbo sur sa marque à bas prix Red. Présentée comme une série limitée lors de son lancement discret en octobre 2011, cette gamme de forfaits sans engagement s'est depuis étoffée et devient le fer de lance commercial de l'opérateur. Red a conquis 2 millions de clients à fin décembre, à peu près autant que B&You de Bouygues Telecom et Sosh d'Orange. Mais à la différence de ces deux dernières, Red a fait peu de publicité, un peu d'affichage, de presse et de Web, mais pas de grande campagne à la télévision.
La marque à bas prix de SFR lance ce mardi un forfait incluant la 4G, à 25,99 euros avec 5 Go de données et l'accès à YouTube en illimité, un peu plus cher que la concurrence. De simple sous-gamme presque honteuse, Red est propulsée sur le devant de la scène et va bientôt gagner énormément en visibilité, en débarquant dans les magasins Fnac et sur le site Fnac.com, et en exclusivité.
Succès du sans-engagement
La chaîne, ancienne filiale de Kering (ex-PPR), avait confié à l'opérateur fin 2011 ses rayons téléphonie, convertis en espaces SFR. Cependant, deux ans après l'arrivée de Free Mobile, il est apparu nécessaire de faire « évoluer » ce partenariat, face au succès du « sans-engagement », qui n'est plus une niche : à fin septembre, selon le gendarme des télécoms, l'Arcep, 41% des abonnés mobiles n'étaient pas tenus par un engagement (qu'ils aient un forfait sans durée précise ou que la date d'échéance ait expiré), contre 20% fin 2011.
Concrètement, ces corners SFR ne seront maintenus que dans 24 magasins « vitrines » sur les 106 Fnac et les autres disparaîtront dans les points de vente plus petits et à moindre trafic. Pour s'adapter à la demande, la chaîne de biens culturels va se remettre à commercialiser des téléphones « nus », tout en proposant en complément des forfaits Red, SFR restant lié par un accord d'exclusivité.
Du low-cost en libre service dans la grande distribution
Si Sosh et B&You sont présentées comme des offres « 100% Web » ou « 100% en ligne », Red sort de l'univers numérique. Sans tambours ni trompettes, la marque s'est déjà invitée dans la grande distribution : depuis le mois de mai, elle est vendue chez Auchan, Carrefour, Relay et CDiscount, en « kit à emporter », c'est-à-dire une carte SIM à 5 euros à activer en ligne, le distributeur étant également commissionné sur l'activation.
Depuis cet été, Bouygues a aussi commencé à placer des coffrets B&You en libre-service chez certaines enseignes comme Boulanger. En revanche, les opérateurs ne commercialisent pas leurs marques low-cost, qui leur servent d'armes pour concurrencer frontalement Free Mobile, dans leur propre réseau de magasins. Sauf Bouygues qui vient d'introduire discrètement ses offres B&You dans ses clubs Bouygues Telecom à la mi-novembre. Qu'en sera-t-il du service après-vente, jusqu'à présent réservé aux abonnés payant plein tarif ? A terme, Alexandre Iatrides, chez Oddo, est convaincu que ces marques low-cost ont vocation à disparaître et fusionner avec le cœur de gamme...
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